Pour réussir la réalisation des axes stratégiques du gouvernement pour les secteurs industriels, mais aussi pour renforcer les parts de l'industrie dans le PIB, la mise en place de zones dédiées et de plans de financement à l'investissement et à l'emploi sont les voies tracées par le ministère de tutelle. La part de l'industrie dans le PIB marocain est encore moyenne. C'est ce qui ressort de l'intervention de Bousselham Hilia, secrétaire général du ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, lors d'une table ronde organisée par la Chambre de commerce britannique, vendredi 16 mai, à Casablanca. Sous le thème «Enjeux de la politique industrielle marocaine : quelle stratégie, quelles priorités et quels moyens à mettre en œuvre?», l'événement a été l'occasion pour nombre d'intervenants de passer en revue les divers chantiers engagés en vue de promouvoir l'industrie marocaine et de rendre le marché marocain de l'industrie compétitif et incitatif à l'investissement. Intervenant à l'ouverture, M. Hilia a mis en relief les grands axes de la stratégie industrielle dans le cadre du plan Emergence. En passant, M. Hilia a indiqué que sur le secteur de la transformation des produits de la mer, la mise en place du premier «Helpfish» est en cours à Agadir pour la recherche et le développement mais aussi pour le soutien de la filière. «Aujourd'hui, le tissu industriel est constitué de 95% de PME, représentant 50% des parts dans le marché de l'emploi, mais seulement 20% de la valeur ajoutée», a souligné le secrétaire général du ministère de l'Industrie. M. Hilia a également évoqué le cas du secteur aéronautique, une «industrie surprise», telle qu'il l'a qualifiée, ajoutant que l'«ambition est de porter les exportations à près de 7 MMDH». Pour le ministère de l'Industrie, la stratégie de développement a été basée sur la mise en place de zones dédiées. L'exemple cité par Bousselham Hilia est, d'ailleurs, celui de Mohammedia qui se verra devenir une zone dédiée au secteur de l'électronique. Un chantier de parc électronique que le ministère a entamé en collaboration avec l'ENSET et qui vise à créer des clusters. Selon la même source, la mobilisation du ministère de tutelle se traduit également par la mise en place d'offres de financement adaptées pour l'accompagnement des PME. Tel est le cas d'«Imtiaz», «Moussanada» mais aussi du programme «Jeunes entreprises». Mohamed Lasry, directeur général de Casanearshore, s'est, quant à lui, étalé sur le volet des zones dédiées. Dans ce contexte, M. Lasry a mis en avant l'état d'avancement des différentes zones projetées. En ce sens que Fès shore est prévue pour 2009, Marrakech shore pour 2010, Oujda shore est dans le pipe et Tanger shore en est à la phase de discussions engagées avec l'Agence spéciale Tanger Med (TMSA). M.Lasry a abordé d'autres projets en vue, entre autres celui de vouloir développer la notion de jeux électroniques dans le sens d'une industrie de jeux. L'objectif étant de capter une bagatelle avoisinant les 100 millions d'euros. Il a aussi parlé d'ouverture, en septembre prochain, d'une usine spécialisée dans les micro-caméras. Par ailleurs, selon M. Lasry, la réflexion est engagée sur le développement des nano-matériaux et des biotechnologies dans l'industrie marocaine, indiquant que le secteur des biotechnologies pourrait être «le secteur futur du Maroc». Le Maroc, aujourd'hui, a besoin de 10.000 ingénieurs par an, et le risque est donc là. «Un risque de déperdition du potentiel humain», tel que l'a qualifié M. Lasry. Pour sa part, Youssef Bencheqroun, directeur général du pôle zone d'activités et immobiliers de TMSA, a déclaré que «le port de Tanger-Med n'est pas une fin en soi, mais un outil de compétitivité pour tout le territoire», indiquant qu'«à terme, TMSA sera une autorité portuaire, un gestionnaire de zone et un détenteur d'action territoriale». D'après M. Bencheqroun, le port Tanger-Med est une offre de «forte proposition de valeur» à l'investisseur à travers l'aménagement de zones d'activités tertiaires, industrielles, logistiques et commerciales. Quant au directeur général de l'Office de formation professionnelle et de promotion du travail (OFPPT), Larbi Bencheikh, il a abordé la stratégie de l'Office visant l'accompagnement du plan émergence, consistant en la mise en place d'un plan d'action prioritaire 2008-2009, l'élaboration d'une feuille de route pour le moyen terme 2010-2012 et la proposition d'un projet de contrat programme OFPPT-CGEM. Il a relevé que l'OFPPT a procédé au lancement en 2008 d'une étude sur les besoins en ressources humaines des secteurs concernés et visant la hiérarchisation des priorités par métier et par secteur, ajoutant que la qualité de la formation, qui reste un axe stratégique de l'OFPPT, passe par la professionnalisation des formateurs et le développement des supports didactiques. Le président de l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH), Mohamed Tamer a, quant à lui, procédé à une évaluation d'étape du plan Emergence dans le domaine du textile et habillement.