L'exécutif européen a présenté mardi un projet de budget 2009 pratiquement stable par rapport à l'année précédente. Les régions pauvres de l'UE bénéficieront de la part du lion, avec 48,4 milliards d'euros en 2009, une hausse de 2,5% par rapport à 2008. La Commission européenne renonce à présenter ses propositions sur le financement futur de l'Union européenne avant la ratification du traité de Lisbonne pour éviter de dangereuses interférences. L'exécutif européen a présenté mardi un projet de budget 2009 pratiquement stable par rapport à l'année précédente, avec un total de 116,7 milliards d'euros en crédits de paiements. Les fonds dévolus à l'agriculture ne croîtront pas, à 42,9 milliards d'euros, mais tous les autres postes budgétaires connaîtront une légère augmentation si les ministres du Budget des Vingt-Sept et le Parlement européen l'adoptent tel quel. Les régions pauvres de l'UE bénéficieront de la part du lion, avec 48,4 milliards d'euros en 2009, une hausse de 2,5% par rapport à 2008, et, pour la première fois, les 12 «nouveaux» États membres absorberont la moitié de ce pactole. La commissaire européenne au Budget, Dalia Grybrauskaité, a toutefois mis en garde les «Douze» contre la lenteur de l'absorption des fonds dans leur pays faute, bien souvent, de projets et de capacité administrative, ce qui donne des arguments aux «anciens» pour réduire les transferts. «Je suis préoccupée», a-t-elle dit. «Si les nouveaux États membres ne peuvent démontrer qu'ils peuvent absorber les fonds qu'ils ont demandé et négocié, je ne peux imaginer comment ils aborderont la négociation budgétaire (future)». Mais au-delà de ce budget annuel, qui fait aussi la part belle à la recherche à l'innovation, tous les regards se tournent vers la renégociation du budget pluriannuel après 2013. La négociation du budget 2007-2013 avait tourné à la foire d'empoigne, les pays riches, dont l'Allemagne, se montrant très chiches de leurs deniers, et l'accord avait été obtenu à l'issue d'un de ces psychodrames dont l'Union européenne a le secret. Un processus de consultation a déjà été entamé et la Commission européenne devait présenter en 2008 ses propositions pour l'après-2013, mais elle marche sur des œufs. La ratification du traité de Lisbonne, censé remplacer la défunte Constitution européenne, est en effet en cours et lancer le débat dans les circonstances actuelles pourrait être dangereux, notamment dans des pays comme le Royaume-Uni. L'exécutif européen a donc prudemment décidé d'attendre que les ratifications soient achevées avant de se lancer. «Commencer les discussions sur les chiffres serait le pire que nous puissions faire», a dit Grybauskaité. • Yves Clarisse (reuters)