La banque d'investissement américaine, Merrill Lynch, la plus touchée par la crise des subprimes, manifeste son intérêt pour une coopération accrue avec le Maroc. Son président a rencontré Salaheddine Mezouar. Merrill Lynch s'intéresse au Maroc. La banque d'investissement américaine la plus touchée par la crise des subprimes, les prêts hypothécaires à risque, veut faire des affaires dans un pays où il a pris part à des opérations financières depuis le milieu des années 1990. Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, a reçu, mercredi 16 avril, au siège de son département, Brian C. Mck Henderson, président de la banque Merrill Lynch. Accompagné de ses principaux collaborateurs, le président de Merrill Lynch a manifesté «son intérêt pour une coopération accrue entre le Maroc et la banque». Les banquiers de Merrill Lynch connaissent très bien le pays. Ils ont déjà supervisé des opérations d'emprunt obligataire. En 1996, Merrill Lynch a participé en tant que co-chef de file, avec 25 millions de francs, dans le cadre de l'emprunt obligataire de 1,5 milliard de francs réalisé par le Maroc avec la garantie de l'Agence française de développement (AFD). Trois ans après, la banque américaine a participé toujours en tant que co-chef de file dans le cadre de l'émission euro-obligataire de 138,7 millions euros que le Maroc avec la garantie de l'AFD. En 2003, Merrill Lynch revient sur la scène nationale à côté de la banque française BNP Paribas dans le cadre de l'émission obligataire inaugurale de 400 millions d'euros. La banque a marqué également son retour au Maroc puisqu'elle a assuré, avec d'autres banques de la place, la mission d'évaluation, de conseil et de placement en Bourse d'une partie du capital de l'opérateur Maroc Telecom. Au lendemain de cette réunion avec l'argentier du Royaume, Merrill Lynch a annoncé avoir subi une perte au premier trimestre de l'exercice 2008. Et ce, après avoir inscrit dans ses comptes plusieurs milliards de dollars de dépréciations de crédits immobiliers et d'autres actifs à risque. En effet, le numéro un mondial du courtage a affiché pour les trois premiers mois de l'année une perte nette de 1,96 milliard de dollars, soit 2,19 dollars par action, à comparer à un bénéfice de 2,16 milliards (2,26 dollars/action) un an plus tôt sur la même période. Ainsi, Merrill Lynch précise avoir déjà enregistré un total de plus de 24 milliards de dollars de dépréciations sur les trimestres précédents. Le groupe a parallèlement levé plus de 12 milliards de capitaux. Le groupe ajoute prévoir de supprimer environ 4.000 emplois d'ici la fin de l'année. Fondée en 1914, Merrill Lynch se présente comme l'une des plus grandes banques américaines d'investissement avec près de 1,8 trillion de dollars d'actifs gérés.