L'installation par Sa Majesté le Roi Mohammed VI de l'instance "Équité et Réconciliation" continue de susciter des réactions de la part des organismes nationaux et internationaux militant pour la défense des droits de l'Homme. Les organisations nationales et internationales de défense des droits de l'Homme continuent de s'intéresser à l'installation par Sa Majesté le Roi Mohamed VI de l'instance «Equité et Réconciliation» et la grâce royale accordée à 33 détenus. Pour ces organismes, les deux initiatives constituent un pas géant sur la voie de la démocratie et de l'édification de l'Etat de droit. Ainsi, l'Organisation internationale de défense des droits de l'Homme, Amnesty International, a salué les deux décisions royales. Dans un communiqué rendu public, le 7 janvier, cette organisation a salué la grâce royale accordée à des détenus et à des personnes en instance de jugement. "Cette grâce est un pas significatif dans la bonne direction", a déclaré Amnesty International. En Espagne, le Conseil général des avocats espagnols (CGAE) a fait part de sa satisfaction suite à l'annonce de la grâce royale accordée à 33 détenus. Le président de cette association professionnelle des avocats d'Espagne, Carlos Carnicer, a salué l'initiative royale. À cette occasion, il a rappelé que le CGAE avait envoyé une commission d'observation qui avait assisté aux procès de certaines personnes ayant bénéficié de la grâce royale. "Nous sommes satisfaits du fait qu'aucune des personnes dont nous avons assisté au procès n'est encore en état d'arrestation", a dit Carnicer. La même attitude a été adoptée par l'avocate Inés Miranda, membre de la Commission des droits de l'Homme du CGAE, qui a également salué "la création de l'organisme «Équité et Réconciliation» formée par des personnalités marocaines s'intéressant aux droits de l'Homme". En Algérie, la création de l'instance «Équité et Réconciliation» a été très largement commentée par la presse qui s'est attelée sur la portée de cette décision considérant qu'il s'agit d'un exemple à suivre. Dans son édition du samedi, le Quotidien d'Oran a estimé qu'il "est malheureux de dire que c'était plutôt à l'Algérie que devait revenir l'initiative de la création d'une instance «Equité et Réconciliation», compte tenu de la facture de nos drames, qui est de loin plus lourde que celle de nos voisins". Dans un article intitulé "Nous et les Marocains", le quotidien estime que "la libération d'un nombre de détenus politiques et l'instauration de l'Instance «Equité et Réconciliation» restent un geste marocain qu'il faut retenir et penser pour soi". L'auteur de l'article souligne que "le solde des comptes des décennies Tazmamart est une habileté que malgré son avance sur le cas, la facture de son drame et l'urgence de sa politique, l'Algérie a raté d'en assurer l'audace". Le journal a aussi mis en relief les avancées enregistrées par le Maroc dans plusieurs dossiers indiquant que sur "la gestion de la question amazighe, sur le statut des langues et sur la gestion du courant islamiste, le Maroc a fait mieux, doucement et sans grosses pertes, ni perturbation et apparemment avec l'espoir de meilleurs résultats, il faut le reconnaître et se l'avouer". Ainsi, la politique adoptée par le Maroc sur toutes les questions relatives aux droits de l'Homme est en train de devenir un modèle à suivre pour les pays arabes. L'expérience marocaine en ce domaine constitue un modèle pour d'autres pays et l'ensemble des institutions internationales concernées par la question des droits de l'Homme et la liberté d'opinion.