Le mandat de la Minurso expire le 31 janvier. La question du Sahara marocain va de nouveau être discutée par un Conseil de sécurité de l'ONU où l'Algérie vient de faire son entrée à un moment où les puissances appellent à un dialogue entre Rabat et Alger pour sortir de ce conflit. Alger relance son activisme anti-marocain avec la visite aujourd'hui à Tindouf du président Abdelaziz Bouteflika. Le Maroc est appelé plus que jamais à se mobiliser pour faire pièce aux visées des ennemis de son intégrité territoriale. Dans quelques jours, le Conseil de sécurité des Nations-Unies devra entamer des débats sur la question du Sahara marocain et prendre une décision avant l'expiration du mandat de la Mission des Nations-Unies pour le Sahara (MINURSO). Conformément aux dispositions de la résolution 1513 adoptée par le Conseil de sécurité, le 28 octobre de l'année dernière, ce mandat expire le 31 janvier. Les quinze membres de cette instance devront donc adopter une nouvelle résolution avant la fin du mois courant dans laquelle, ils seront amenés à se prononcer sur la voie de solution à adopter pour la résolution de ce conflit artificiel qui dure depuis plus d'un quart de siècle. Ces nouveaux débats de l'instance onusienne seront marqués par un événement inédit, à savoir la coïncidence au sein du Conseil de deux pays hostiles à l'intégrité territoriale du Maroc. L'Espagne et l'Algérie seront ainsi, pour la première fois, réunies au sein de l'instance onusienne où ils conjugueront certainement leurs efforts afin de faire imposer le dernier plan proposé par l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, James Baker. Rappelons que ces deux pays ont toujours soutenu les séparatistes du Polisario et ont mobilisé leur diplomatie en faveur de la défense de leur thèse dans les instances internationales. Et, si, leurs manœuvres anti-marocaines étaient toujours menées d'une manière individuelle, les trois dernières années ont été marquées par l'harmonisation officielle de leur politique vis-à-vis du Maroc. Il s'agit de l'institutionnalisation de l'axe Alger-Madrid dont l'idée a prospéré grâce à la coïncidence de José Maria Aznar et de Abdelaziz Bouteflika, respectivement à la tête du pouvoir en Espagne et en Algérie. Ces deux responsables ont fait de la politique anti-marocaine une stratégie d'Etat et n'ont ménagé aucun effort pour le soutien de la thèse des séparatistes de Tindouf. La dernière preuve de cette politique hostile à l'intégrité territoriale du Maroc est la visite que le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, devrait effectuer, aujourd'hui, à Tindouf. Le chef de l'Etat algérien compte ainsi entrer dans l'Histoire du voisin de l'Est comme étant l'unique président à avoir visité à deux reprises les camps de séquestration de Tindouf. Rappelons que Bouteflika avait visité les camps de Tindouf, le 28 février 2002, dans une exhibition de sa politique anti-marocaine. Cette visite, qui avait été annoncée officiellement par le gouvernement algérien comme une "visite d'Etat", était essentiellement destinée à convaincre la coupole miliaire algérienne, véritable instance de gouvernement en ce pays, de la fidélité de Bouteflika à la politique séparatiste initiée et perpétuée par ses prédécesseurs. Aujourd'hui, à deux mois des présidentielles, le président algérien se rend une nouvelle fois à Tindouf pour réitérer son attachement à la thèse séparatiste des polisariens. Hier, la presse algérienne saluait cette décision et y voyait un message destiné au Maroc. "En visitant Tindouf le jour de la célébration du 60ème anniversaire du manifeste de l'indépendance du Maroc, le président Bouteflika envoie un message clair au Roi Mohammed VI sur les velléités marocaines sur le Sahara Occidental", disait un article publié par le quotidien d'Oran dans son édition d'hier. Parallèlement à cette hostilité de l'Espagne et de l'Algérie, il y a une évolution positive de la communauté internationale vis-à-vis de la question de l'intégrité territoriale marocaine. Ainsi, il existe une conviction de plus en plus généralisée sur le fait que l'unique solution possible au conflit artificiel provoqué autour de la question du Sahara marocain est une autonomie élargie sous la souveraineté du Maroc. La position américaine, qui avait appelé, il y a quelques mois, à l'adoption du dernier plan Baker et de l'imposer aux deux parties en tant que solution unique pour faire sortir le dossier de l'impasse, a nettement changé aujourd'hui. L'administration américaine a annoncé officiellement et par la voie de son président Georges W. Bush que les Etats-Unis n'ont aucunement l'intention d'imposer une quelconque solution au Sahara. Washington estime, en outre, que l'unique solution consiste à entamer des négociations directes entre Rabat et Alger sur cette question, ce qui signifie que le gouvernement américain reconnaît que la partie adverse dans le Sahara est l'Algérie et non le Polisario. Par ailleurs, le Maroc affrontera les détracteurs de son intégrité territoriale, fort de son unanimité nationale quant à sa souveraineté sur ses provinces sahariennes et soutenu par ses alliés et ses amis dont la France qui s'est ardemment opposée, en son temps, au projet américano-espagnol d'imposer le nouveau plan Baker. L'unanimité nationale était à nouveau manifestée, jeudi dernier, lors du débat organisé par la Fondation Abderrahim Bouabid sur la question du Sahara marocain avec la participation des partis de la Koutla démocratique. Ces débats ont été animés par le Premier secrétaire de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), Mohamed El Yazghi, le secrétaire général du parti de l'Istiqlal, Abbas El Fassi et Abdelouahed Souhail, membre du bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS). À cette occasion, les participants ont réitéré l'attachement des Marocains à la souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes et la caducité du projet de référendum dont l'impossibilité d'organisation a été reconnue par l'ONU. À quelques jours donc du début des débats sur la question du Sahara au Conseil de sécurité, le Maroc est appelé à mobiliser toutes ses ressources diplomatiques, officielle, parlementaire, partisane, associative et populaire, afin de faire échouer tous les plans des adversaires de l'intégrité territoriale du pays.