Passé sous silence, le désengagement du groupe portugais du capital de la Redal au profit de Vivendi suscite plusieurs questions. L'information n'est pas étonnante outre mesure. L'annonce du retrait éventuel du Portugais Electricidade avait déjà été présentie. C'est sur les colonnes d'une publication portugaise, dont l'agence Reuters avait repris le relais que le Président de Electricidade, donnait des explications, quant au retrait des 30% de son groupe du capital de la REDAL. Raisons avouées : les intérêts du groupe se tournent à 90% vers le Brésil, 5% vers l'Argentine et le Chili et le même taux vers le vieux continent. Et le Maroc, ne ferait-il plus partie de la stratégie des Portugais? Entré en application, le 1er janvier 1999, le contrat de délégation, étalé sur une durée de 30, concernant la Wilaya de Rabat-Salé, stipule que le capital social est de 400 millions de DH. Trois actionnaires forment le tour de table, dont les étrangers représentent la majorité du capital. Les objectifs assignés à la REDAL consistent en la réalisation de réseaux d'ossature et secondaires de 235 km. De même, elle est tenue de concevoir 1770 km de desserte, 15 de stations de pompage, 2 missaires en mer et enfin la mise en place de 3 stations de traitement. Ainsi, le Maroc, par le biais de la société Alborada, spécialisée dans l'ingénierie et le conseil industriel, détient 13% du capital. Quant à l'Espagne, à travers Urbaser, elle y participe à hauteur de 29%. Filiale du groupe Dragados, elle s'active en matière de distribution de l'eau et de l'assainissement dans plusieurs villes espagnoles. Pour sa part le Portugal, était représenté doublement. En effet, Electricidade de Portugal co-actionnaire avec Pleiada, possédait chacun 29% du capital. Ce groupe à lui seul concourrait à hauteur de 58 %. Principal bénéficiaire, les Portugais par leur décision de cession de leurs parts, sont à présent hors course, pour servir une population de 1,6 million d'habitants, soit 270.000 clients, sur 21 communes. Le programme d'investissement prévu par le contrat de délégation de gestion s'élève à 13,744 milliards de DHS. Plan prétentieux. Alors que déjà, au cours de l'année précédente, la REDAL enregistrait un retard, en matière de réductions tarifaires au profit des industriels. La REDAL préférait soumettre ses abonnés à des hausses avant de répercuter les baisses. Par ailleurs, selon la dépêche de la MAP, les causes ayant motivé le départ du tour de table des Portugais de la REDAL concernent des «conflits d'autorité» entre les actionnaires, notamment la société espagnole Urbaser. C'est en matière de gestion que les intérêts sont divergents. Difficile à concevoir, vu que le groupe portugais est l'actionnaire majoritaire dans la REDAL. S'agirait-il plutôt d'une « éviction consensuelle » afin d'intégrer un nouvel actionnaire ? Pour l'heure, une chose est sûre, Vivendi-Universal prendra le contrôle de la REDAL. Puisque, le groupe portugais va céder ses actions dans le capital de la REDAL, au groupe français Vivendi-Universal, indique-t-on de même source.