Après une semaine particulièrement meurtrière, le gouvernement israélien a totalement fermé les points de passage vers la bande de Gaza. L'aide humanitaire est également bloquée, s'ajoutant aux restrictions de fioul et de marchandises, qui mettaient les Palestiniens de Gaza sur le fil du rasoir. Cette semaine fut la plus violentes depuis plusieurs mois dans la bande de Gaza où 36 Palestiniens ont été tués dont au moins une dizaine de civils, s'ajoutant à la centaine de blessés dus aux incursions militaires israéliennes et bombardements incessants. Vendredi après-midi, le ministère de l'Intérieur du gouvernement Hamas a été détruit par un bombardement israélien. Ehud Olmert a fait savoir, jeudi, qu'«une guerre est en cours dans le Sud, chaque jour, chaque nuit. Nous poursuivrons nos opérations avec sérénité et détermination», tant que les tirs de roquettes vers le sol israélien ne s'arrêteront pas. Le gouvernement hébreux a, de plus, ordonné la fermeture de tous les points de passage vers la bande de Gaza, isolant totalement le 1,5 million de Palestiniens de tout approvisionnement extérieur. Cette décision affecte notamment l'aide humanitaire. Plus de 45 camions de l'UNRWA, agence des Nations unies venant en aide aux réfugiés palestiniens, sont bloqués depuis vendredi aux différents points de passage qui relient Israël à la bande de Gaza. Ces camions doivent fournir l'aide à 860 000 réfugiés palestiniens qui dépendent de l'UNRWA pour survivre. Une situation explosive selon les responsables des Nations unies, qui dénoncent ces fermetures : «Il s'agit d'une nouvelle décision qui vient s'ajouter au tour de vis sur l'approvisionnement de la population de Gaza», a déclaré John Holmes, secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires des Nations unies. «Je crois que si cette situation se poursuit, elle conduira à une situation non acceptable sur le plan humanitaire», insiste-t-il. «Nous comprenons les préoccupations sécuritaires, mais nous ne pensons pas que les punitions collectives soient la façon d'y remédier», déclare le Secrétaire général adjoint, déplorant le tir de plus de 150 roquettes du côté palestinien, en deux jours, et la mort de 36 Palestiniens, dont de nombreux civils. «Israël lie ses propres actions aux tirs de roquettes, même s'il existe un déséquilibre entre le nombre de victimes qui est beaucoup plus élevé dans les territoires palestiniens. Ces attaques, si elles sont causées par les attaques à la roquette, ne sont pas justifiées», a souligné le coordinateur humanitaire. Cette fermeture a, de plus, un impact direct sur les réserves en fioul et la production d'électricité, vitale pour le pompage de l'eau et le fonctionnement des hôpitaux, déjà frappés par des rationnements en matière de médicaments. Normalement, la bande de Gaza se fournit en électricité de trois manières : 120 MW par la Compagnie israélienne d'électricité, 17 MW par l'Egypte et 60 MW par la compagnie palestinienne : Gaza Power Plant, qui reçoit son fioul grâce à l'aide de l'Europe. Or depuis novembre, suite aux durcissements d'approvisionnement en fioul, seuls 2 générateurs sur 4 fonctionnent à la Gaza Power Plant. «Depuis les restrictions nous avons été obligés de pomper dans les réserves : 2.000 mètres cubes de fioul», explique Rafik Maliha, directeur de la compagnie palestinienne d'électricité. Ces restrictions ont pour conséquences une coupure électrique de 12 heures par jour, pour les résidents de Gaza centre et de la ville de Gaza. Mais, «depuis le début de janvier, les réserves sont épuisées. Nous avons zéro stock», s'inquiète Rafik Maliha, «si ce soir nous ne recevons rien, nous fermerons les générateurs et 30% de la demande en électricité dans la bande de Gaza, ne sera plus fournis, ce qui correspond à au moins à 500 000 habitants, qui devront vivre sans électricité», précise M. Maliha.