Ahmad Qorei et Tzipi Livni ont débuté, lundi, les négociations sur les sujets phares du conflit israélo-palestinien. Au même moment, le Conseil central de l'OLP s'est réunit pour décider de la dissolution du Parlement palestinien, alors qu'en Israël, on négocie le maintien du gouvernement de coalition. Depuis dimanche, les évènements politiques des deux parties : israélienne et palestinienne, sont particulièrement importants dans le déroulement du processus de paix, initié à Annapolis en novembre 2007. D'une part, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé le début des négociations sur les «sujets phares» du conflit israélo-palestinien, à savoir le statut de Jérusalem, la question des réfugiés palestiniens et du droit au retour, les frontières définitives, les problèmes sécuritaires et la question des ressources de l'eau. Ce sont les deux chefs des équipes négociantes qui sont en charge de ces discussions difficiles : Ahmad Qorei pour la partie palestinienne, et Tzippi Livni, ministre des Affaires étrangères, pour la partie israélienne. «Si nous parvenons à un accord sur ces sujets, alors nous pourrons dire que nous avons un accord de paix», a précisé Mahmoud Abbas. En parallèle, Palestiniens et Israéliens tentent d'assurer leur stabilité politique réciproque. Dans les territoires occupés, le Conseil central de l'OLP est en réunion depuis dimanche, afin de discuter de l'éventuelle dissolution du Parlement palestinien (PLC), tenu par le Hamas depuis les élections de 2006. Cette annonce, qualifiée de scandaleuse et d'illégale par les parlementaires liés au groupe islamique, précipiterait des élections législatives anticipées, proposées par le président Abbas depuis plusieurs mois, afin de mettre un terme au blocage institutionnel que le Parlement connaît depuis deux ans. Ahmad Bahar, parlementaire lié au Hamas, s'est indigné de cette possibilité, expliquant que «selon l'article 113 de la Constitution palestinienne, personne n'a le droit de dissoudre le Parlement». Il accuse les parlementaires du Fatah d'avoir boycotter les cessions parlementaires, et ainsi rendre le PLC inactif. «Le Parlement a des réunions régulières, mais le problème c'est que les membres du Fatah ont boycotté les cessions. Ceci, s'ajoutant au fait qu'Israël a arrêté beaucoup de parlementaires du Fatah, dont le Speaker, Abdel Aziz Dweik», insiste Bahar. La grande inconnue de ces éventuelles nouvelles élections législatives, est la Bande de Gaza, qui risque de ne pas être impliquée dans le nouveau vote. Une réalité qui diviserait d'autant plus la Bande de Gaza et la Cisjordanie et qui rendrait difficile un processus de paix général. Du côté israélien, le Premier ministre Ehud Olmert tente de maintenir son gouvernement en place. Olmert devait rencontrer hier mardi, Avigdor Lieberman, secrétaire général du parti d'extrême droite israélienne : «Ysraël Beiteinu», membre du gouvernement de coalition. Avigdor Liebermann a, plusieurs fois, menacé le Premier ministre de quitter le gouvernement de coalition si les négociations avec l'Autorité palestinienne aboutissaient. Il a réitéré ses menaces, lors de l'annonce par Olmert de sa volonté d'évacuer les colonies sauvages ou outposts, présentes dans les territoires palestiniens. Cependant, nombre de sources indiquent que même si Liebermann quittait le gouvernement, Olmert tenterai de rallier un autre parti à la coalition : Unité Torah Judaïsme. Israéliens et Palestiniens, au début des négociations sérieuses sur les sujets phares du conflit, tentent de maintenir et d'asseoir leur pouvoir politique interne afin de stabiliser la situation. Des efforts remarquables qui, s'ils aboutissent, pourraient construire une base plus solide à un éventuel accord de paix. Cependant, l'épine dans le pied du processus de paix, resterait la question de la Bande de Gaza, sous contrôle exclusif du Hamas depuis juin 2007.