Le président américain George W. Bush, entamera dès ce mercredi une tournée au Proche-Orient, qualifiée d'«historique». Il débutera ses rencontres en Israël avant de se rendre à la Moqataa de Ramallah. Le président américain, accompagné de sa secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, atterrira à l'aéroport de Ben Gourion ce mercredi, où il sera accueilli par Shimon Peres et Ehud Olmert. S'en suivra une réception incluant les cabinets ministériels israéliens, Benjamin Netanyahu, chef de l'opposition ainsi que différents chefs religieux. Après de brèves déclarations, le président américain s'envolera en hélicoptère en direction de Jérusalem où il résidera à l'hôtel King David, le plus prestigieux de la ville. Après une entrevue avec le maire israélien de Jérusalem, Bush se rendra au domicile d'Olmert pour dîner. Jeudi matin, il prévoit de rencontrer les deux fils d'Ariel Sharon, avant de se rendre en Cisjordanie pour une visite officielle à la Moqataa de Ramallah. Pour sa première visite tant en Israël qu'en Cisjordanie, les préparations logistiques et sécuritaires sont les plus importantes jamais organisées dans la région depuis la venue du Pape Jean Paul II en 2000, selon le chef du protocole israélien. A Jérusalem, quelques jours avant l'arrivée du président, les drapeaux américains flottaient déjà dans les avenues. En Cisjordanie, l'attention se porte essentiellement sur la sécurité : les services présidentiels américains sont présents à Ramallah depuis la semaine dernière. George W. Bush devrait arriver jeudi, en fin de matinée, à la Moqataa, où il prendra un déjeuner avec le président palestinien. S'en suivra une réunion comprenant Mahmoud Abbas et le Premier ministre Salam Fayyad. Les commentaires concernant le refus du président américain de se recueillir sur la tombe de Yasser Arafat sont rares. Plus de 400 journalistes sont attendus pour la conférence de presse, conjointe, d'Abbas et de Bush. Vers 14H, le président américain quittera Ramallah en direction de Bethlehem, pour des raisons religieuses. Il regagnera Jérusalem où il rencontrera, autour d'un dîner, Olmert, Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères israélienne et Ehud Barak, ministre de la Défense. Vendredi, George W. Bush se recueillera au Yed Vashem, mémorial de la Shoah, avant de s'envoler, en début d'après midi, vers d'autres horizons moyen-orientaux : le Koweït, Bahrein, les Emirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite et l'Egypte. Sa tournée devrait s'achever le 16 janvier. Dans les territoires palestiniens, le Hamas a déjà condamné la visite du président américain, alors que le Front Populaire de Libération de la Palestine déclare que «compter sur les Etats-Unis c'est compter sur un mirage». Personne n'attend un miracle de cette visite, vu la situation sur le terrain et notamment les incursions meurtrières israéliennes et le développement de la colonisation. Ceci, malgré les déclarations de Condoleezza Rice lors d'une interview accordée à la presse israélienne, affirmant que les Etats-Unis ne font pas de différence entre les colonies juives implantées à l'est de Jérusalem et la Cisjordanie à proprement dite. Elle confirme que l'application de la feuille de route concerne «les activités coloniales en générale». Pour Mme Rice, «l'important c'est d'obtenir un accord, ainsi nous pourrons arrêter d'avoir ce type de discussion sur ce qui appartient ou non à Israël». Quoiqu'il en soit, on ne peut négliger l'importance stratégique véritable de cette visite dans le monde arabe, alors que la crise du nucléaire iranien bat son plein. George W. Bush entend renforcer ses alliances moyen-orientales, bafouées par le soutien inconditionnel de Washington à Israël et les échecs en Irak. Cette consolidation de la confiance arabe face à la montée en puissance des influences iraniennes dans la région passe notamment par l'engagement américain dans le règlement du conflit israélo-palestinien. Une réalité connue en Palestine et qui ne donne guère d'espoir de paix à la population.