Les hommes de lettres diront : à dieu le poète. Les politiques diront quant à eux : à dieu démocrate. Les amis du Sénégal regretteront le grand sage de l'Afrique qui a quitté ce monde à l'âge de 95 ans. Les hommes de lettres diront : à dieu le poète. Les politiques diront quant à eux : à dieu démocrate. Les amis du Sénégal regretteront le grand sage de l'Afrique qui a quitté ce monde à l'âge de 95 ans. Léopold Sédar Senghor s'est en effet éteint jeudi 20 décembre. Celui qui a fait de la négritude, dans son acception la plus noble et la plus savante, son cheval de bataille trois quarts de siècle durant n'est pas un simple dirigeant politique qui a renoncé aux honneurs de la présidence et a quitté de plein le palais présidentiel, place de la liberté, à Dakar, en 1980, a marqué par son geste noble, sa manière de concevoir la chose publique l'histoire africaine pour ne pas dire internationale. Sa démission, dont la lettre est un morceau d'anthologie littéraire, restera gravée dans les mémoires. Et c'était à un moment où les généraux et autres caporaux africains se bousculaient pour prendre le pouvoir. Ne serait-ce que le temps d'annoncer leur coup d'Etat. Léopold Sédar Senghor a été élu dans les années quarante à l'Assemblée nationale française. Il aurait pu terminer ses jours tranquillement en tant que député français. Il a claqué la porte et réclamé l'indépendance de son pays le Sénégal. Il a été élu, par la suite, premier président de la république du Sénégal. Fondateur de l'Organisation de l'Unité africaine et défenseur de l'intérêt du continent, il a pu marquer son temps. Et l'humanité avec… Et ce n'est pas tout. Si presqu'un demi siècle après son indépendance, le Sénégal jouit d'une stabilité enviable, c'est en gros grace aux efforts que M .Senghor a déployés pour doter le pays d'une tradition démocratique qui tranche avec ce qu'a connu le continent noir. Sage africain, Senghor est aussi un homme de lettres qui aurait dû logiquement recevoir le Prix Nobel de littérature. Il ne l'a pas réclamé sachant que son œuvre parlera pour lui. Et pour longtemps encore. Pour l'éternité…