Comme partout au Maroc, la ville du détroit connaît une grande activité à l'approche de l'Aïd Al Adha. Outre la vente des moutons, plusieurs commerces fleurissent. Comme chaque année et à l'approche de l'Aïd Al Adha, le grand quartier populaire Sidi Driss change de nom et devient souk Al Hawli (souk du mouton). Une grande agitation s'empare des lieux dès les premières heures du matin. Outre l'achat du mouton, des gens y affluent pour faire des courses de l'Aïd. A l'entrée de ce souk, des jeunes et moins jeunes y exposent des meules de foin. La plupart d'entre eux sont des vendeurs ambulants ou marchands de quatre saisons. A l'exception de Mouad Benaâlouch, jeune ouvrier de 27 ans qui travaille dans un magasin de carrelages à Tanger. Il a l'habitude de prendre congé pendant cette période pour s'adonner à cette activité. Il cotise avec ses amis pour acheter des meules de foin et qu'ils distribuent entre eux. «J'arrive grâce à cette activité à gagner un peu d'argent», confie M. Benaâlouch. Depuis que les autorités ont décidé de transférer le marché annuel de moutons du quartier populaire de Casabarata à celui de Sidi Drissi, ce dernier devient un grand marché où se vendent pendant une quinzaine de jours différents produits alimentaires, des vêtements et toutes sortes d'ustensiles. Les marchands des moutons venus de différentes régions ont tissé des relations avec ces vendeurs. Abderraouh Ahmed Benaïch, éleveur et originaire de Settat, réussit chaque année à avoir le même local pour la vente des moutons grâce à ses amis. Parmi ceux-ci, Regragui et Abdelkrim Fellah Boughaba qui sont des marchands de quatre saisons. «Nous sommes des amis et associés de longue date et nous profitons de cette occasion pour vendre des petits fourneaux et des ustensiles en métal pour préparer les brochettes et autres délices de l'Aïd», faisant remarquer que «cela nous permet de mieux gagner notre vie mais pas autant que notre activité de petits cafetiers et restaurateurs sur la plage de Oued Alyane en été». D'aucuns deviennent des habitués de ce souk. Comme c'est le cas d'Ahmed Zbagh, sexagénaire et imam dans une mosquée, y vient quotidiennement faire ses courses. «J'ai l'habitude d'y effectuer mes achats de l'Aïd : des vêtements de fête pour mes enfants, des épices, des ustensiles…», dit-il. Il poursuit que «je ne suis pas encore décidé pour l'achat du mouton à cause de la hausse des prix. J'en ai acheté deux l'année dernière à 3000 DH. Alors que le mouton coûte cette année entre 4000 à 4500». Et de conclure que la hausse des prix concerne aussi quelques produits de grande consommation pendant la période de fête. Le prix du charbon a doublé alors que tous les souks de Tanger en sont approvisionnés en grande quantité contrairement à l'année dernière. La majorité des Tangérois préfèrent de s'approvisionner de ce marché alors que «l'hypermarché Marjane se trouve dans le voisinage et pratique une baisse des prix pour les produits de grande consommation au cours de ces jours de fête. Mais le citoyen moyen a pris l'habitude de fréquenter ce type des souks pour effectuer des achats de l'Aïd», confie Radia Abarchane, femme au foyer. Cette même activité gagne aussi d'autres souks et quartiers populaires à Tanger tels que Haoumat Chouk, Dchar Ben Dibane et les souks de Béni Makada et Sidi Bouabid. Les grands magasins de vente de matériels électroménagers et meubles au centre-ville connaissent, eux aussi, une certaine activité. Beaucoup de ménages se voient obligés pendant cette période de fête d'acheter un réfrigérateur ou une cuisinière à gaz ou changer le décor du salon.