L'enquête «Doing Business» de l'USAID révèle les forces et les faiblesses de trois régions marocaines. Le Souss-Massa-Drâa est la région qui a atteint les meilleurs scores par rapport à la moyenne nationale. Dans son rapport sur le climat des affaires au Royaume, l'USAID a passé au peigne fin les forces et les faiblesses de trois régions marocaines. Il s'agit de Souss-Massa-Drâa, Meknès-Tafilalet et l'Oriental. De manière générale, l'enquête «Doing Business» sur Souss-Massa-Drâa révèle que cette région a atteint les meilleurs scores par rapport à la moyenne nationale. Ces records se reflètent notamment dans les indicateurs «création d'entreprise», «réglementation liée à la construction» et «recouvrement de créances». Sur ce dernier indicateur, la région atteint un record de 10 mois, un délai qui dépasse largement la moyenne nationale, et notamment les délais de Casablanca qui ont servi de référence pour le classement national, selon les rédacteurs de cette étude. Côté faiblesse, les opérateurs économiques d'Agadir ont mis le doigt sur la difficulté d'accès aux titres fonciers, un manque de transparence concernant les formalités administratives liées à la construction et le développement d'une économie informelle ainsi que la dégradation et l'épuisement des ressources naturelles. Les enquêteurs de l'USAID ont noté également l'absence d'un cadre formel réglementant le traitement des dossiers auprès des banques et un manque général de voies de recours face aux pouvoirs régionaux. Pour Meknès-Tafilalet, l'enquête de l'USAID a identifié une série de défis à l'investissement régional. Dans les affaires, cette région connaît les mêmes problématiques que le Souss-Massa-Drâa. «L'économie régionale de Meknès-Tafilalet dépend, en grande partie, de ses ressources naturelles. La dégradation, voire l'épuisement de certaines ressources clefs, constitueront tôt ou tard un sévère obstacle au développement régional qui compte s'appuyer, en particulier, sur l'agroalimentaire et le tourisme », précise-t-on dans cette étude. Pour la troisième région, les enquêteurs de l'USAID mettent en avant les mêmes handicaps en plus de l'insuffisance de l'infrastructure de base. «L'enclavement géographique a souvent été cité comme une entrave majeure à l'investissement et aux opérations économiques dans la région. Porte vers l'Algérie auparavant, la région a souffert de la fermeture des frontières», selon la même source. L'Oriental connaît aussi une autre contrainte. Le chiffre d'affaires de la contrebande dans cette région est estimé à plus de 6 milliards de dirhams, soit l'équivalent du Produit région brut (PRB). En détail, ces trois études sont exposées lors d'un séminaire sur le programme «Amélioration du climat des affaires au Maroc» de l'USAID, jeudi et vendredi, à Rabat sous le thème «Doing Business au Maroc-meilleures pratiques régionales». L'objectif étant de mettre en évidence et de permettre le partage des meilleures pratiques régionales en matière de procédures administratives, réglementaires et judiciaires. «Dans le monde entier, le classement national «Doing Business» se réfère aux données de la ville la plus peuplée du pays. L'enquête régionale, réalisée pour la première fois au Maroc cette année, apporte un regard plus nuancé et s'intéresse, au-delà des données récoltées à Casablanca, aux multiples pratiques administratives développées dans le pays», annonce-t-on à l'USAID. Elle révèle, en effet, que certaines régions ont mis en oeuvre des pratiques exemplaires, qui méritent d'être partagées et dont l'adoption au niveau national, améliorerait le classement du Maroc de façon significative.