La population palestinienne commémorait, dimanche, le 3ème anniversaire de la mort de Yasser Arafat, décédé le 11 novembre 2004 à l'Hôpital militaire du Val de Grâce à Paris. En Cisjordanie, comme à Gaza, le souvenir du leader historique palestinien reste entier. «Si Arafat était encore vivant, Gaza ne serait jamais tombée aux mains du Hamas» peut-on entendre fuser dans les rues palestiniennes, à l'occasion du troisième anniversaire de la mort du leader historique. La population palestinienne s'est réunie dans chaque ville des territoires occupés afin de commémorer le souvenir de Yasser Arafat, qui malgré les dissensions politiques, fait l'unanimité dans les cœurs. Ils célèbrent «le martyr», le «frère», le «combattant», celui qui a planté les graines du nationalisme palestinien. A cette occasion, Mahmoud Abbas a prononcé un discours émouvant devant la mosquée de la Moqata'a, construite en l'honneur du Raïs disparu. Il s'adressait à toute la population palestinienne et prônait une réunification du peuple palestinien et une critique sévère envers ceux qui ont séparé la Palestine en deux territoires politiquement distincts. «Tu (Arafat) as dit que porter le fusil seul, sans chercher une solution politique qui mûrit les fruits de notre lutte et lui donne une vraie signification humaine, est presque criminel et est un gaspillage complet des sacrifices de notre peuple», s'exclamait Mahmoud Abbas, dimanche à Ramallah, devant plusieurs milliers de Palestiniens. «Quant à ceux qui ont poignardé le cœur de la démocratie récemment et ont préféré le sentier du coup militaire à ce dialogue, conciliation et compromis sous le prétexte d'excuses boiteuses, en faisant semblant d'oublier que les graines de la démocratie ont été plantées par Abou Ammar d'abord à Gaza, Khan Younes et Rafah, ils ne seront pas capables d'effacer les accomplissements et les vertus d'Abou Ammar et sa place dans les consciences des générations de notre peuple», continuait-il, clairement en direction du Hamas, «Cette séparation ne réussira pas et ne trouvera pas de place sur notre terrain. C'est notre promesse à notre peuple pour l'anniversaire de notre héros Abou Ammar. C'est notre promesse à toi, Abou Ammar», prévient le président Abbas. Réitérant ses profonds sentiments au peuple palestinien, Mahmoud Abbas dédie quelques mots aux réfugiés du camp libanais de Nahr El Bared, en partie détruit dans l'affrontement entre la milice islamiste, Fatah al Islam et l'armée libanaise. Le président palestinien garantit la reconstruction des maisons détruites en collaboration avec «les frères libanais». Rappelant les moments fort de la vie d'Arafat, et ses apports à la cause palestinienne, Abou Mazen promet au feu le Raïs que Jérusalem ne sera pas mise de côté lors des négociations. «C'est une question que nous n'abandonnerons pas, peut importe le temps que cela prendra. (…) Nous tous savons que notre cause passe aujourd'hui par un travail très pénible, pour la naissance de notre Etat palestinien et sa capitale Al Qods Al Sharif (Jérusalem)», insiste le président palestinien, avant de réitérer sa confiance dans les prochaines négociations : «Nous y voyons une opportunité historique d'ouvrir une nouvelle page dans l'histoire du Moyen-Orient, basée sur l'établissement de notre État palestinien indépendant, avec sa capitale Al Qods Al Sharif et le retour de toutes les terres palestiniennes et arabes, occupées depuis 1967». Au même moment dans la bande de Gaza, une cérémonie organisée par une école, en l'honneur d'Arafat a été prise pour cible par des membres de la force exécutive du Hamas, arrachant les posters du Raïs. Cependant lundi, dans la ville de Gaza, un grand rassemblement en l'honneur d'Arafat, avec tous les groupes politiques et militaires palestiniens, dont le Hamas, devait avoir lieu. Yousef Zahar, chef de la police du Hamas, prévient de la moindre tentative d'émeute. «Le drapeau du Fatah n'est pas une cape pour cacher les criminels et la police se déploiera dans les rues pour diriger la circulation mais n'interviendra pas dans les activités», assure-t-il. Malgré les appels à l'unification en ce jour de deuil national, chaque groupe campe sur ses positions, ne permettant pas l'apparition d'une lueur d'espoir de réunification.