Les consommateurs marocains craignaient que la montée incessante des prix du pétrole dans les marchés internationaux ait des repercussions. Ce ne sera pas le cas. Le gouvernement rassure. La flambée des prix de l'or noir sur les marchés internationaux n'aura pas de répercussions sur le consommateur national. Ces derniers jours, Salaheddine Mezouar, ministre de l'Economie et des Finances, a déclaré comme étant exclue une éventuelle hausse des prix des carburants au Maroc. Ainsi, si le prix du pétrole ne cesse d'augmenter, avec des prévisions d'atteindre les 100 dollars pour le baril d'ici à la fin de l'année, le consommateur ne sera pas touché. M. Mezouar a également souligné que cette question «dépasse la problématique de la Caisse de compensation». «Prudence et responsabilité» sont, selon le ministre de l'Economie et des Finances, les maîtres mots selon lesquels le gouvernement oriente sa stratégie sur ce volet, pour rester dans la logique imposée par le pouvoir d'achat des citoyens. Alors qu'au niveau international, la tendance est à la tension. Les gouvernements essayent tant bien que mal de maintenir l'atmosphère sereine. En France, mardi, le ministre du budget Eric Woerth affirmait que le prix élevé du pétrole pouvait « jouer sur la croissance» française. Néanmoins, à ses yeux, cela ne justifiait pas une éventuelle révision des prévisions du gouvernement, puisque «le pétrole a relativement peu d'impact sur le budget», a-t-il souligné. D'ailleurs, le chef d'Etat français proposait, en même temps, une exonération totale des cotisations patronales et salariales pour les marins-pêcheurs pour une durée de six mois renouvelable et deux autres dispositions pour compenser la hausse du prix du gazole, suite à leurs protestations contre la montée des prix. A Londres, le prix du baril de brent a bondi mardi matin jusqu'à atteindre 92,36 dollars le baril, pour signer un record effaçant celui de la veille. Les analystes ont soutenu que le marché ne fait que réagir à une nouvelle dégringolade du dollar en redoutant une annonce, mercredi, relative à la baisse des réserves américaines. Sur les places américaines, le baril de « light sweet crude », à livrer en décembre, a atteint 95,67 dollars frôlant son dernier record à 96,24 dollars enregistré mercredi dernier De fait, l'évolution des reserves en or noir du premier consommateur mondial ne cesse d'inquiéter les analystes. Ceux-ci prévoient que la semaine en cours se clôture sur une tonalité de baisse au niveau des stocks de brut pour 1,7 million de dollars mais également sur un recul de 800.000 barils des reserves de distillats. Notons que ces distillats sont un élement de poids puisqu'elles couvrent le fioul de chauffage. Pour leur part, les réserves d'essence seraient inchangées. Le marché a également réagi à une nouvelle dégringolade du dollar face à l'euro. Le billet vert a enfoncé mardi matin un nouveau plancher face à l'euro, tombant à 1,4543 dollar pour un euro. La faiblesse du billet vert stimule la demande de l'or noir car le baril dont le prix est libellé en dollars est meilleur marché pour les investisseurs munis d'autres devises.