Le président français Nicolas Sarkozy a annoncé, mardi 23 octobre, la tenue d'un sommet sur le projet de l'Union de la Méditerranée, qui aura lieu en France en juin 2008. En visite officielle à Tanger, le président français Nicolas Sarkozy a prononcé, mardi dernier au Palais de Marchan, un discours sur son projet de l'Union de la Méditerranée. Il a tenu tout d'abord à rappeler les liens de fraternité entre la France et le Royaume du Maroc, en présence notamment de plusieurs personnalités françaises, des membres du gouvernement marocain et des chefs d'entreprises des deux pays. «Cette fraternité sera scellée par le sang versé des 25000 soldats marocains morts pour la France et pour sa liberté. C'est sur cette fraternité que la France veut fonder sa relation avec le Maroc», a précisé M. Sarkozy. L'intervenant a par la suite annoncé la tenue d'un sommet sur le projet de l'Union de la Méditerranée en France en juin 2008, et auquel il a invité les chefs d'Etat et de gouvernement des pays riverains de la Méditerranée à prendre part. L'objectif de cette réunion, a- t- il poursuivi, est de «jeter les bases d'une union politique, économique, culturelle fondée sur le principe d'égalité stricte entre les nations d'une même mer, l'Union de la Méditerranée». M. Sarkozy a encouragé tous les pays concernés à contribuer à la concrétisation de ce projet «qui ne sera imposé à personne, parce qu'il sera voulu par chacun des peuples de la Méditerranée», tout en invitant les pays qui ne sont pas riverains de la Méditerranée mais qui sont intéressés par l'avenir de la région à participer à ce sommet en observateurs et à «contribuer ainsi à sa réussite». Comme l'Europe à ses débuts, M. Sarkozy a expliqué que l'Union de la Méditerranée s'intéressera à des secteurs clés de l'économie dont l'énergie, les transports et l'eau. Mais à l'inverse de l'Union européenne, elle « mettra au rang de ses priorités la culture, l'éducation, la santé, le capital humain». M. Sarkozy a qualifié le Maroc de «partenaire de premier plan», sur lequel la France compte beaucoup pour la réalisation et la concrétisation de cet «ambitieux projet de l'Union de la Méditerranée». Par ailleurs, l'annonce du projet de l'Union de la Méditerranée vient plus d'une dizaine d'années après le lancement du processus de Barcelone, dont l'objectif est de développer la dimension régionale du partenariat entre l'Europe et le sud de la Méditerranée. «Ce processus était porteur de sens mais qui manquait d'un contenu global. Tandis que ce nouveau projet de l'Union de la Méditerranée revêt une dimension non seulement économique mais aussi à caractère humaniste porteur d'une vision et d'un rêve pour l'ensemble des peuples de la Méditerranée», a indiqué à ALM le ministre de l'Economie et des finances Salaheddine Mezouar. Il a fait remarquer également que ce projet de l'Union de la Méditerranée tel qu'il a été présenté par le président français est porté sur le grand rêve de la paix, de la liberté et de la tolérance et de la justice. Et projet plein d'ambition ne peut être que gagnant. «La création de cette union vise aussi à encourager les pays en guerre à dépasser leurs rapports conflictuels et à rentrer dans cette logique de paix et de tolérance», a- t- il conclu. De son côté, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc CGEM, Moulay Hafid Elalamy a déclaré que «nous trouvons que c'est un projet stratégique et beaucoup plus ambitieux que nous l'avons rêvé et auquel nous allons nous inscrire résolument. Globalement, j'estime que le Maroc est à même de participer largement à cette union».