Les femmes algériennes sont victimes de violence. Une étude de la gendarmerie algérienne, publiée lundi, a dévoilé que le pays a enregistré, durant les huit premiers mois de l'année, près de 200 cas de femmes violées. Cent quatre-vingt seize femmes ont été victimes de viols en Algérie durant les huit premiers mois de 2007, selon une étude de la gendarmerie algérienne rendue publique lundi. La majorité de ces victimes sont âgées de moins de 18 ans. Durant cette période, 246 plaintes pour viol ont été déposées dans le pays, selon l'étude. Ces plaintes ont abouti à l'arrestation de 255 personnes, dont 239 ont été placées sous mandat de dépôt. Sept mineurs figurent parmi les suspects. Par ailleurs, et selon une enquête officielle publiée fin décembre 2006, les violences sexuelles contre les femmes en Algérie seraient en baisse. Les spécialistes de la gendarmerie ont mené cette étude en mai 2006. Elle montre une baisse de 6% des violences sexuelles contre les femmes en Algérie. L'étude a démontré que 645 victimes ont été enregistrées en 2000 contre 403 en 2005 et 380 en 2006. Toujours selon l'étude, le nombre des auteurs de ces violences a connu également une baisse de 9% durant la même période, (938 auteurs de violences sexuelles en 2000 contre 571 en 2006). Ces statistiques restent toutefois loin de la réalité, d'autant que les victimes des viols préfèrent se réfugier dans le silence et seul un pourcentage infime de ces abus sexuels est porté à l'attention des autorités, souligne l'étude de la gendarmerie algérienne. Ainsi, et selon l'enquête officielle menée l'année dernière, plus de la moitié des femmes algériennes sont victimes de violences diverses. Lors d'une visite à Alger fin janvier, le rapporteur spécial du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU sur la violence contre les femmes avait qualifié la violence contre les femmes en Algérie de « préoccupante» et «invisible». Il avait appelé le gouvernement algérien à prendre «des mesures concrètes pour combattre la violence et l'inégalité entre les sexes qui la sous-tend». Un rapport d'Amnesty International, publié en 2005, mettait déjà en évidence la passivité du gouvernement algérien face à la violence dont sont victimes les femmes de ce pays. Le rapport a traité aussi bien des sévices sexuels commis par les groupes armés pendant la guerre civile que de la question de la violence au sein de la famille. L'organisation internationale a remarqué l'absence persistante de toute enquête approfondie sur les allégations de viols et autres formes de violences sexuelles exercées contre les femmes et l'absence de poursuites en justice pour les auteurs de ces actes.