Le procès de la cellule terroriste d'Ansar Al Mahdi a été reporté à vendredi prochain. Le tribunal entendra les dernières plaidoiries et le jugement est prévu pour le même jour. Le procès de la cellule d'Ansar Al Mahdi tire à sa fin. Vendredi 12 octobre, la Cour a entendu trois prévenus avant de décider de reporter à une semaine plus tard la suite des audiences. Et c'est vendredi 19 octobre que reprendra le procès des 50 membres de la cellule terroriste d'Ansar Al Mahdi dirigée par Hassan El Khattab, alias Abou Oussama. La Chambre criminelle chargée des affaires du terrorisme auprès de la Cour d'appel de Salé en a décidé ainsi après avoir auditionné les trois accusés parmi lesquels se trouvent un ex-gendarme et un ancien officier de police. Les trois accusés ont réfuté les faits qui leur ont été reprochés et les charges qui pèsent sur eux. L'ancien officier de police a soutenu, en ce sens, qu'il aurait été victime d'une «conspiration» et aurait fait l'objet de harcèlements pendant l'exercice de ses fonctions. Il a accusé «des personnalités de la police» d'avoir été «derrière sa poursuite et son arrestation». Par ailleurs, «le tribunal devrait entendre les six prévenus qui ne l'ont pas encore été», affirme Mohamed Tarek Sbaï, avocat de la défense. Selon la défense des accusés, «le dossier serait probablement le seul à l'ordre du jour de cette audience et les dernières plaidoiries seront prononcées devant les juges». «Le dossier n'a que trop traîné», affirme M. Sbaï. Et d'ajouter que «le jugement sera certainement prononcé pendant la même audience». L'avocat de la défense estime néanmoins que le dossier s'est vu accorder «beaucoup d'importance. Plus qu'il ne le mérite», et que le principal accusé, Hassan El Khattab en l'occurrence, «est un personnage, somme toute banal, qui ne mérite pas toute l'importance dont il a fait l'objet. Et cela se reflète dans ses déclarations devant le juge qui ont été, à ce jour, contradictoires», estime-t-il. Pour ce qui est des quatre femmes poursuivies dans l'affaire, soutient-il, la «Cour est convaincue de la sincérité de leurs déclarations et de leur innocence». Les quatre femmes déclarent, rappelons-le, qu'elles n'ont jamais entretenu de liens avec des terroristes, que les faits qui leur ont été reprochés ne dépassent guère le cadre d'une «action caritative» et qu'elles «n'étaient pas au courant de ce qui se tramait derrière elles», affirme l'avocat. À noter que la Cour a également décidé de joindre à cette affaire le dossier du prévenu Samir Chami, poursuivi pour terrorisme. Le prévenu, originaire de Casablanca, a été, rappelons-le, arrêté en juillet et accusé d'avoir entretenu des liens avec la cellule d'Ansar Al Mahdi. Rappelons, en outre, que parmi les 50 accusés figurent quatre femmes, quatre ex-gendarmes et sept anciens militaires. Un seul mis en cause a comparu en état de liberté provisoire. Les membres de la cellule sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour «constitution de bande criminelle en vue de préparer et de commettre des actes terroristes», «atteinte grave à l'ordre public», «collecte et gestion de fonds dans l'intention de les utiliser dans des actes terroristes», «appartenance à une association non reconnue» et «réunions publiques sans autorisation». Le groupe Ansar El Mahdi projetait de prendre le maquis dans les montagnes du Rif. Le réseau terroriste voulait annoncer le jihad dans ces montagnes, attaquer des cibles sensibles, des intérêts étrangers et des personnalités marocaines, parce qu'elles symbolisent l'Etat ou pour des raisons d'ordre moral.