Les analystes de BMCE Capital recommandent, à l'achat, Brasseries du Maroc, Dari Couspate et Cosumar et conseillent d'alléger son portefeuille d'actions en Lesieur et Centrale Laitière. Des recommandations aux couleurs de la conjoncture pour le secteur de l'agroalimentaire. Les analystes de BMCE Capital font ressortir les effets de cette conjoncture, palpables jusque sur les courbes d'évolution des cours. En ce sens, les notes des analystes de la BMCE Capital sont des plus positives pour certaines entreprises. Pour d'autres, par contre, ces recommandations affichent, en quelques sortes, grise mine. Verdict : d'une part, Brasseries du Maroc, Dari Couspate et Cosumar, à acheter. D'autre part, BMCE Capital conseille d'alléger son portefeuille d'actions en Lesieur et Centrale Laitière. Loin d'être sanctionnées par l'arrivée du mois de Ramadan, les Brasseries du Maroc ont l'issue de secours. La boisson Fayrouz. À ce titre, l'analyse de BMCE Capital commente : «A plus long terme, l'effet du déplacement du mois de Ramadan vers l'été devrait être compensé par les ventes de Fayrouz, boisson à base de malt non-alcoolisée». Aussi, depuis le premier semestre de cette année, la filiale marocaine du groupe Castel a-t-elle troqué l'importation d'Egypte contre la fabrication locale de la boisson Fayrouz. Et le succès rencontré par cette boisson aura offert ses fruits à l'entreprise, accompagnant la bonne tenue des ventes des bières alcoolisées. De fait, la SBM arrive à relever son chiffre d'affaires de 17,8%, et son excédent brut d'exploitation de 16,2%,à 292,2 millions au T1 de 2007. Et les perspectives sont ambitieuses pour ce T2. Les analystes parlent d'un «chiffre d'affaires de 1.795 millions, un résultat d'exploitation de 436,4 millions DH et une capacité bénéficiaire de 309,8 millions DH». Concluant sur une valorisation par les DCF, à 2.161 DH, les experts recommandent l'achat de la valeur. Moins gâtée par la conjoncture, la Centrale laitière s'est vue tracer des perspectives d'un RNPG de 324,4 millions DH pour l'année en cours, pour des revenus d'exploitation de 4,1 milliards DH. À cela, les analystes ont tenu compte des «tensions sur les prix de la poudre de lait prévalant». Et d'ajouter qu'«eu égard de notre valorisation de 8% inférieure à son cours en Bourse, nous maintenons notre recommandation d'alléger Centrale laitière dans les portefeuilles». Autre valeur à avoir été affectée par les contraintes du secteur. Une campagne oléicole modeste tirant le chiffre d'affaires vers le bas de 6%, le renchérissement des cours des huiles brutes qui a causé la chute du résultat d'exploitation pour 96%, mais aussi une baisse des dividendes perçus par les filiales, ce qui replie le résultat financier de l'entreprise de 66%. Ces éléments, combinés avec un résultat net qui dégringole de 75%, et une capacité d'autofinancement signant un « -53% », font qu' «après plusieurs années de guerre commerciale, le recouvrement des marges devient difficile pour Lesieur Cristal», d'après les experts de BMCE Capital. D'ailleurs, sur la base d'une valorisation par les cash Flow qui ressort un cours cible de 776 DH, ces analystes conseillent l'allègement dans les portefeuilles de la valeur de la filiale Huile & Corps Gras du Groupe ONA. En outre, l'industrie du couscous industriel et des pâtes alimentaires, en pleine expansion, offre à Dari Couspate des résultats financiers confortables à l'issue du premier semestre de cette année, en dépit de l'alourdissement de certaines charges. D'ailleurs, en vue de tirer plus d'avantages de la dynamique actuelle, la société vise le renforcement de ses capacités de production, la diversification de sa gamme de produits (lancement du couscous light) et la différenciation par la qualité. Ambitieuse, Dari Couspate compte également s'affirmer sur le marché international. Les analystes maintiennent, ainsi, leur recommandation d'achat de la valeur. De même qu'ils gardent inchangées leurs projections tracées pour cette année et basées sur un chiffre d'affaires de 146,6 millions de DH, un résultat d'exploitation de 14,2 millions DH et une capacité bénéficiaire de 13,2 millions DH. Enfin, Cosumar, se prévalant de nombre d'éléments liés à son résultat semestriel positif, «n'a pas d'autre choix que d'améliorer leur compétitivité notamment à travers un regroupement des installations industrielles pour gagner en efficacité et en efficience tout en escomptant de capitaliser sur les effets d'échelle qui en découleraient», notent les analystes. De même, et pour pallier les problèmes d'engorgement du port de Casablanca, la filiale sucre du Groupe ONA semble miser sur le site de Jorf Lasfar où elle devrait ériger, du moins dans un premier temps, des installations pour réceptionner une partie de ses approvisionnements, commente la même source, en prenant en compte une libéralisation à terme du marché sucrier marocain. Et, pour 2007, misant sur un résultat net part du groupe de 277,6 millions DH pour un chiffre d'affaires de 5,6 milliardsDH, les analystes restent sur leur précédente recommandation d'achat du titre Cosumar.