Après Michelin, Vinci est la deuxième entreprise française à faire rapatrier ses employés suite à la recrudescence des actes de violence qui sévit en Algérie. Une autre société française, après Michelin, a décidé de rapatrier un certain nombre de ses cadres à titre préventif, après la recrudescence des actes de violence qui sévit en Algérie ces dernières semaines. Selon le journal algérien «Le Soir d'Algérie», 16 cadres du groupe français Vinci construction, un des partenaires étrangers engagés dans le projet de métro d'Alger, ont été évacués vers la France. La semaine dernière, la compagnie française Michelin-Algérie avait annoncé le rapatriement des familles de ses cadres pour des raisons de sécurité, à la suite des menaces d'Al Qaïda contre la France et les Français au Maghreb. Le 20 septembre, le numéro deux d'Al Qaïda, Ayman al-Zawahiri, avait appelé dans une vidéo mise en ligne à soutenir la branche d'Al Qaïda au Maghreb islamique et à «débarrasser» le Maghreb des Français et des Espagnols installés dans les anciennes colonies d'Afrique du Nord. Ainsi, une quarantaine de personnes ont été évacuées. Selon un communiqué du groupe français, le rapatriement avait été décidé «suivant une procédure propre au groupe, après appréciation de la situation sécuritaire» sans pour autant avoir reçu une menace terroriste directe. Michelin, présente depuis 1963 en Algérie, est la plus ancienne entreprise française installée dans ce pays . Elle avait fermé ses portes en 1993 en raison de l'insécurité. En 2002, elle fait son retour. Deux ressortissants français travaillant à Alger pour Aéroport de Paris (ADP) avaient été rapatriés, le 21 septembre. Le même jour, deux autres Français avaient également été rapatriés après avoir été blessés dans un attentat à la voiture piégée, à Lakhdaria, à l'est d'Alger. Ils travaillaient tous les deux pour la société française de BTP Razel sur un barrage en Kabylie. Par ailleurs, la presse algérienne a rapporté lundi, que huit petites et moyennes entreprises (PME)de la région Lorraine ont annulé des visites de leurs cadres en Algérie depuis le début du mois de Ramadan. Ces annulations interviennent quelques jours après celles décidées par le groupe français LVMH de suspendre les déplacements de ses cadres en Algérie. «A qui profite le désengagement des entreprises françaises ?» s'interroge le quotidien électronique Tout sur l'Algérie, redoutant que le pays ne finisse par se retrouver «à la faveur des redditions en cascade», dans un état d'isolement comparable à celui des années 90. Le 5 octobre, une note de l'Oxford Business Group, «Terreur et économie» «avait mis en exergue que la recrudescence du terrorisme risquait de contrarier les réformes économiques en cours en Algérie et de «refroidir les investisseurs étrangers», mais que la menace terroriste était «bien réelle». La décision de Vinci et auparavant de Michelin inquiète les patrons algériens et mécontente les autorités politiques. «Pour nous, c'est un coup de poignard dans le dos», regrette un chef d'entreprise d'Alger. Les patrons algériens craignent en effet les conséquences de la médiatisation de ces rapatriements sur l'image de l'Algérie à l'étranger, avec de probables répercussions sur les investissements. «Les patrons français ont une responsabilité énorme: ils connaissent bien l'Algérie et sont écoutés par leurs homologues européens et donc leurs décisions sont attendues par les autres pays», souligne le président d'une importante organisation patronale.