La mission belge achève sa première visite au Maroc. Son périple se pousuit à New York, dans les camps de Tindouf en Algérie, puis à Cuba. Après le Maroc, où elle a entendu les victimes de séquestration et s'est enquise des atrocités qu'elles ont subis dans les camps de séquestration, la mission humanitaire belge s'intéresse particulière au sort des enfants sahraouis déportés à Cuba notamment. La mission belge, présidée par le député fédéral Denis Ducarme, vient, en effet, de terminer une visite à Laâyoune où elle a entendu des anciens séquestrés dans les camps du Polisario à Tindouf. «Nous avons écouté l'ensemble des personnes qui l'ont souhaité», souligne un membre de la mission. Les membres de la mission se sont dit «particulièrement occupés » par la situation des enfants sahraouis déportés. «Nous ouvrons ce dossier pour savoir si vraiment des jeunes Sahraouis ont été déportés à Cuba», affirme un membre de la mission dans une déclaration à la presse. Selon les membres de la mission, leur périple se poursuivra d'abord à New York, pour obtenir des responsables du Polisario l'accord de visiter les camps de séquestration à Tindouf, en territoire algérien, ensuite en Algérie et à Cuba, pour s'enquérir de visu de la situation des enfants sahraouis déportés dans ce pays. La mission devrait ainsi se rendre ce mardi à New York. La visite au siège des Nations Unis interviendra en cours de la semaine, entre le 10 et le 11 octobre et au cours de cette visite, la mission définira avec les représentants du Polisario les formalités d'une «éventuelle visite à Tindouf». «Après avoir réuni des éléments probants qui peuvent corroborer les déclarations recueillies, nous allons soumettre une requête aux organismes internationaux pour l'ouverture d'une enquête», souligne un membre de la mission dans une déclaration aux médias. Ainsi, le passage à New York sera également une occasion pour la mission de s'exprimer devant la 4ème commission de l'ONU afin de réclamer une enquête internationale sur cette problématique. Elle exigera également, le cas échéant, des mesures contraignantes pour faire respecter, dans ces camps, les droits des enfants tels qu'internationalement reconnus. Pour rappel, le président de la mission humanitaire belge relative à la violation des droits des enfants dans les camps de Tindouf, le député fédéral Denis Ducarme, a indiqué que les témoignages que la mission a écoutés, samedi à Laâyoune, légitiment la nécessité de s'intéresser davantage à la situation de ces enfants. M.Ducarme, qui donnait une conférence de presse, dimanche à Rabat, aux côtés des autres membres de la mission, a précisé que son équipe compte prendre des contacts directs avec «un certain nombre de personnes qui se disent victimes de déportation à Cuba par le Polisario», pour écouter leurs témoignages qui peuvent corroborer les déclarations «émouvantes» recueillies à Laâyoune. La mission belge ne s'arrêtera pas pour autant à ce stade, à Bruxelles. M. Ducarme pourrait également prendre contact avec la représentation algérienne auprès de l'UE. Par ailleurs, M. Ducarme, cité par la MAP, a indiqué que la mission belge reviendra au Maroc, si nécessaire, et aura également des contacts avec un certain nombre de personnes qui ont déjà fait la demande à Bruxelles et peut-être aussi à Madrid. Cette mission, qui se veut neutre, écoutera l'ensemble des parties pour élaborer un rapport équilibré, a tenu à préciser M. Ducarme. Et d'ajouter, «Au stade actuel, la mission humanitaire belge n'a pas conclu à quelques violations que ce soit, mais nous souhaitons continuer à travailler et voir si nous devons éveiller la Belgique, membre non permanent du Conseil de sécurité, à demander à l'ONU de mener une enquête par rapport à ce qui pourraient être ces violations».