Une mission humanitaire belge s'est rendue, samedi, à Laâyoune où elle a recueilli des témoignages sur la violation des droits des enfants dans les camps de Tindouf. Une délégation belge se trouve depuis samedi au Maroc pour enquêter sur les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf, notamment contre les enfants. Cette délégation est composée de Denis Ducarme, député fédéral belge, Gisèle Mandaila, secrétaire d'Etat aux droits des familles, Delphine Bourgeois, Echevine d'Ixelle, Jean Pierre Malmendier, ex député et membre de l'association Marc Corinne (spécialisée dans les droits des enfants et l'assistance aux victimes), Monseigneur Ibrahim Van Guggenhout, M. Gilbert Weizmann, membre du comité directeur de la communauté israélite en Belgique, Samira Lahlou, administratrice auprès de la Ligue mondiale des droits des femmes et Latifa Ait-Baala, conseillère politique auprès du Parlement fédéral belge. Arrivée samedi après-midi à Laâyoune, la délégation belge a tenu une rencontre avec les membres d'une famille composée du père, de la mère et des enfants ayant réussi récemment à fuir les camps de Tindouf et regagner la mère patrie. La visite est organisée à l'issue d'un certain nombre de témoignages publiés par les médias «faisant état de violations des droits de l'enfant» dans les camps de Tindouf, a déclaré à la MAP, M. Ducarme. «Notre rôle est d'écouter (...) et nous verrons s'il est utile d'entreprendre auprès des Nations unies ou auprès d'Amnesty international un certain nombre de demandes pour organiser une requête sur la situation des enfants dans les camps de Tindouf», a-t-il ajouté. Les membres de la mission belge ont tenu une rencontre avec des ralliés victimes de la répression et de la torture dans les camps de Tindouf et écouté des témoignages émouvants sur le calvaire vécu par les séquestrés dans les camps de Lahmada et les pratiques inhumaines auxquelles se livrent les dirigeants du «Polisario» pour réprimer et intimider les populations de ces camps. Ils ont également été informés de la politique systématique menée par le «Polisario» pour diviser les familles en procédant à la déportation des enfants à Cuba où ils reçoivent un endoctrinement intense par des idées séparatistes.Les intervenants ont informé la délégation belge des pratiques inhumaines et des actes de répression et d'humiliation commis à l'encontre des séquestrés dans les geôles du «Polisario» ainsi que de la situation qui prévaut dans les camps de Tindouf et les souffrances qu'endurent les populations. Saâdani Maalainie, ex-déportée à Cuba, a donné un témoignage très émouvant sur sa vie dans les camps de Tindouf dont elle ne «garde que le souvenir d'une enfance brisée après avoir été arrachée à sa famille pour se retrouver à Cuba où elle a vécu un exil forcé». Elle a également raconté le récit de la torture dont avait été victime son père battu et humilié alors sur la place publique. Les membres de la délégation belge ont visité à cette occasion le centre de la section de la Ligue marocaine pour la protection de l'enfance à Laâyoune.