De longs mois après sa prise de fonction, Rachida Dati continue de susciter un énorme intérêt auprès des Français. Ses apparitions ne laissent personne indifférent. Pour que Michel Drucker, l'animateur le plus gradé de la télévision française, célèbre pour avoir été un des premiers à initier ce fameux mélange du débat politique rude et sérieux et des variétés légères et enflammées, puisse penser à Rachida Dati, ministre de la Justice, comme première invitée politique de son émission œcuménique «Vivement dimanche», c'est que le profil de la nouvelle Garde des Sceaux qui s'est dessiné au fil de son exercice quotidien d'un pourvoir régalien, s'est avérée extrêmement compatible avec l'esprit de « peopolisation » qui souffle sur la vie politique française. De longs mois après sa prise de fonction, Rachida Dati continue de susciter un énorme intérêt auprès des Français. Non contente d'être un des personnages de l'Etat les plus photographiés, après Nicolas Sarkozy, les apparitions de Rachida Dati ne laissent personne indifférent. Elle a la chance assez rare en politique de disposer de deux atouts majeurs : Etre à la tête d'une entreprise, la réforme de la justice, qui intéresse les Français au plus profond de leur être. Et avoir une démarche de séduction permanente qui accapare avec violence et obsession la presse People. Cette semaine, enrichissant un patrimoine symbolique déjà débordant, Rachida Dati a, comme l'ensemble des ses collègues du gouvernement Fillon, connu le baptême des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Rachida, la fille d'une modeste famille maghrébine, le père ouvrier dans le bâtiment, la mère au foyer dans un HLM de Chalons sur Saône, était debout devant la représentation nationale et répondait crânement aux questions des députés sur la carte judiciaire à remodeler. Le thermomètre républicain sifflotait de fierté et de sa satisfaction. Devant la grogne soutenue de députés de l'opposition comme de la majorité qui craignent « le démantèlement d'un service public », Rachida Dati, déstabilisée, a eu quelques moments d'hésitation. Rachida Dati n'est pas qu'un ministre aux préoccupations arides. Sa réputation de personnage mondain a pris un sacré coup de fouet avec le dernier numéro du magazine « Point de vue » qui lui consacre sa Une et cinq belles photos à l'intérieur. On y voit une Rachida rayonnante, habillée en Dior, collé au couturier John Galliano, avec ce titre qui se veut capteur de tendances: «Politiques, stars et millionnaires, la nouvelle alliance». C'était lors d'un diner donné par la première fortune de France, roi du luxe, Bernard Arnault, en présence du gotha politique du moment. Et tandis que «Point de vue» croit percevoir la naissance d'une «France monarchic'», «le Canard enchaîné» lâche une rafale piquante sur Rachida Dati : «Cette reine des nuits chics détonne quelque peu avec l'autre visage de la mère fouettarde des récidivistes et des magistrats». Alors que Les Guignols de l'info de Canal+ moque quotidiennement de sa légèreté d'adolescente fraichement débarquée des cités sur laquelle a déteint l'amitié et la proximité de la première dame de France, la plus distinguée des « Prada women », Cecilia Sarkozy. Et Rachida Dati, une poigne de fer dans un gant de velours, un méchant froncement de sourcils sur un œil de biche, vient de très loin. Plombée dès son envol ministériel par le scandale des frères impliqués dans des trafic de drogues, rares étaient ceux qui misaient sur sa survie politique. Pourtant, elle est toujours là, en train d'animer la galerie Sarkozy où, par un souci de communication extrême, politique rime obligatoirement avec paillettes et spectacles.