Sur instructions de SM le Roi, le ministre de l'Intérieur a réuni les membres du gouvernement concernés par le dossier de la hausse des prix. La reprise en main du dossier par le ministère de l'Intérieur intervient après l'échec des pourparlers avec les autres départements. Le prix du pain sera ramené à 1,20 DH et certains fruits et légumes verront leurs prix réduits de 7%. Il s'agit-là des premières décisions du comité interministériel réuni sous la présidence du ministère de l'Intérieur sur instructions de SM le Roi Mohammed VI. Une réunion qui intervient après l'échec des négociations entre les professionnels et les départements ministériels concernés. Un échec qui a été exploité politiquement ce qui a été derrière les événements de Sefrou où une manifestation contre la vie chère a dégénéré faisant une cinquantaine de blessés et une trentaine d'arrestations. Lors de la réunion tenue sur instructions royales, présidée par Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur et à laquelle ont pris part Mohand Laenser, ministre de l'Agriculture, Salah Eddine Mezouar, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Mise à niveau de l'économie et Rachid Talbi Alami ministre délégué chargé des Affaires générales et économiques, il a été examiné l'état des prix de différentes denrées alimentaires de base. D'importantes décisions, à même de réduire sensiblement les prix de certains produits ont été prises. Ainsi, il a été question de différentes baisses des droits de douane qui ont concerné le blé, le lait UHT et le lait en poudre. Le gouvernement a également décidé de soutenir directement le prix du blé. Ce soutien, explique-t-on dans un communiqué diffusé par le ministère de l'Intérieur, coûtera au budget de l'Etat près de 300 millions DH par mois et permettra de maintenir le prix du blé tendre au niveau de 250 DH le quintal, le prix de la farine de luxe à 350 DH le quintal et le prix du pain à 1,20 dirham l'unité. Lors de cette réunion, il a été également décidé de procéder à la suspension des droits et taxes perçus au niveau des marchés de gros pendant le mois de Ramadan. Cette mesure aura pour conséquence un allègement de 7 % du coût de certains légumes de base comme les pommes de terre, les oignons et les tomates. Il a été décidé, en outre, de généraliser l'affichage des prix observés dans les différentes régions au niveau des marchés de gros et ce, afin de «lutter contre toute spéculation sur les prix», indique le communiqué. En ce sens, des instructions ont été données à l'administration territoriale afin d'assurer le suivi et le contrôle rigoureux pour faire face à toute tentative de fraude ou de spéculation, souligne-t-on, en substance, auprès de ce département.Une réunion de coordination avec les services de contrôle relevant des différentes préfectures et provinces devrait se tenir hier mardi 25 septembre, selon les mêmes sources. «Toutes ces mesures, prises par le gouvernement, visent à approvisionner le marché national en produits de base dans de bonnes conditions et à intervenir au niveau des prix pour lutter contre les spéculations», a indiqué, M. Talbi Alami dans une déclaration à la première chaîne de télévision. Le gouvernement intervient à travers le budget de l'Etat pour apporter un soutien supplémentaire aux produits de base, dont le blé et la farine de luxe, qui est passé de 1,6 milliard de dirhams à 3,8 milliards, ce qui permet au prix du pain de retrouver son niveau initial, a expliqué M. Talbi Alami. À rappeler que les boulangers ont fini par mettre en exécution, il y a quelques jours, leur décision, maintes fois reportée, d'augmenter le prix du pain. «Une hausse de prix de pain pourrait être envisageable après les élections. Mais, pour le moment, on nous a fait comprendre que la situation du pays ne s'y prête pas», avait déclaré à ALM, en juillet, Abdellah Ikbal, membre du Syndicat national unifié des patrons boulangers-pâtissiers du Maroc. Une fois cette période électorale révolue, le pain a grimpé à 1,50 DH contre 1,20 DH avant cette augmentation. D'autres produits de base, notamment les fruits et les légumes ont connu une hausse sans précédent des prix.