Le gouvernement israélien a approuvé dimanche la libération de quelque 90 prisonniers palestiniens. Une nouvelle mesure qui constitue un soutien pour le président palestinien Mahmoud Abbas. Israël a accepté dimanche de libérer environ 90 détenus palestiniens, pour la grande majorité issue du Fatah. «La plupart de ces détenus font partie du Fatah, les autres appartiennent à d'autres organisations à l'exception du Hamas et du Jihad islamique», a affirmé Miri Eisin, porte-parole du Premier ministre israélien Ehud Olmert. Ce geste en faveur du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est destiné en fait à renforcer la confiance entre le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne avant la conférence internationale de paix en novembre. Selon Mme Eisin, les libérations devraient intervenir dans les premiers jours d'octobre. Pour sa part, le ministre de l'environnement Gideon Ezra, membre du cabinet de sécurité, a affirmé à la radio publique que la libération des détenus «pouvait favoriser la reprise des négociations entre Israël et l'Autorité palestinienne». Par contre, le ministre du Tourisme Yitzhak Aharonovitch a contesté ces libérations . «En échange de tout ce que nous donnons, nous n'obtenons rien en retour », a-t-il affirmé. Ces libérations avaient été approuvées par 16 voix contre 6, selon David Baker, porte–parole du gouvernement israélien. Dimanche dernier, l'Autorité palestinienne avait protesté contre le retard pris dans la libération des détenus que M. Olmert s'était engagé à relâcher. Le Premier ministre israélien avait en effet envisagé de procéder à cette vague de libération avant le mois sacré du Ramadan mais la décision avait été repoussée de près de deux semaines en raison de la poursuite des tirs de roquettes en provenance de Gaza sur le sud d'Israël. Pour rappel, depuis la mi-juin, l'Etat hébreu avait fait libérer 250 prisonniers palestiniens du Fatah en vue de renforcer M. Abbas face au Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Actuellement, les prisons israéliennes comptent près de 11 000 prisonniers palestiniens. Pour Achraf Adjrami, ministre palestinien chargé des prisonniers, ce geste de la part d'Israël est loin d'être significatif vu le nombre de détenus derrière les barreaux. «Israël parle de sa bonne volonté mais la bonne volonté, ce serait de libérer 1.000 prisonniers ou plus, pas une centaine», a-t-il indiqué. D'autant plus que le sort des détenus palestiniens s'est toujours révélé l'une des questions les plus sensibles dans les négociations israélo-palestiniennes. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice qui était en tournée dans la région reste optimiste quant au rapprochement entre Palestiniens et Israéliens. Mme Rice s'est dite convaincue que ces derniers parviendront à trouver un terrain d'entente avant la conférence internationale pour la paix qui se tiendra aux Etats-Unis au mois de novembre. L'élaboration d'un document conjoint, censé jeter les bases des négociations sur la création d'un Etat palestinien reste pour l'instant un motif de divergence. Les Palestiniens souhaitent un accord cadre qui puisse mettre fin à la position claire adoptée par le gouvernement israélien au sujet du statut de Jérusalem, la question des frontières et le retour des réfugiés. Côté israélien, on estime que rien ne presse et qu'une simple « déclaration de principes » ferait l'affaire.