Condoleezza Rice a entamé, mardi, une tournée afin de préparer la grande rencontre de cet automne à Washington ayant pour but de relancer la paix au Proche-Orient. Elle devra accorder les violons des protagonistes Les questions sont d'autant plus nombreuses que le Premier ministre israélien vient de déclarer que la grande réunion d'automne ne pourra déboucher que sur un accord de principes. Grande déception du côté arabe et notamment palestinien, où les différents leaders politiques attendent avec impatience la venue de Mme Rice pour éclaircir quelques points sur la réelle implication d'Israël dans ces pourparlers. Car Israël semble jouer sur deux tableaux. Dans un premier temps, le gouvernement hébreux et l'Autorité palestinienne ont rédigé un accord de principe en huit points, particulièrement claires, comprenant notamment l'évacuation des colonies et l'arrêt de l'occupation militaire, avec pour but la création d'un Etat palestinien désarmé dans les territoires de 67. Certains blocs de colonies seront récupérés par l'Etat d'Israël en échange de terres habitées par une majorité d'Arabes. Les détails des frontières seront discutés en fonction des besoins démographiques et sécuritaires des deux gouvernements. Jérusalem sera la capitale des deux Etats avec la mise en place d'une politique commune concernant les accès aux lieux saints de la ville. La question des réfugiés est abordée, mais sans détails, assurant juste que leur souffrance devra être reconnue et leur situation régulée. Cet accord de principe a, dans un premier temps, été réfuté par les deux parties. Puis, Ehud Olmert a avoué l'existence de cet accord lors d'une réunion de Kadima, son parti politique. Cet accord précède la grande rencontre sur la paix au Proche-Orient, qui doit avoir lieu cet automne à Washington. Cependant, une nouvelle déclaration vient entacher les procédures encourageantes des deux parties. Un communiqué du Premier ministre israélien explique que la rencontre d'automne ne sera, pour sa part, qu'«une déclaration de principe», mettant de côté toute action probable sur le terrain. La déception du côté arabe et notamment palestinien est palpable, même le gouvernement saoudien met entre parenthèse sa participation si cet accord ne devait déboucher que sur des mots couchés sur un morceau de papier. Mustapha Barghouti, ancien ministre de l'Information palestinien et membre du Parlement, s'indigne de cette nouvelle déclarant, lors d'une conférence, qu'«Israël n'est donc pas un partenaire fiable pour la paix et le gouvernement d'Olmert est donc incapable d'établir la paix par le biais de négociations sérieuses, ils couvrent ensuite leur fautes en accusant les Palestiniens». Il ajoute qu'il serait particulièrement dangereux pour les Palestiniens d'accepter des accords de transitions et que la paix et l'ordre ne peuvent reprendre qu'après la création d'un Etat palestinien souverain. L'arrivée de Mme Rice mardi dans la région s'est donc retrouvée sous le poids de cette contradiction israélienne. Elle devra accorder les violons des protagonistes et répondre aux nombreuses interrogations et suspicions auprès des leaders politiques, notamment du côté arabe.