Le nombre des travailleurs immigrés en Espagne continue d'augmenter mais moins vite, selon une étude réalisée par le groupe suisse Adecco et l'IESE, une école de commerce de management d'entreprise. L'immigration en Espagne qui a explosé durant cette dernière décennie continue de croître mais de manière plus soutenue. Une étude récente réalisée conjointement par le groupe suisse Adecco, leader mondial du travail temporaire et l'IESE, une école de commerce de management d'entreprise a révélé que la proportion des travailleurs étrangers dans la population active en Espagne continue d'augmenter fortement, mais moins vite. Selon cette étude, la part des étrangers affiliés à la Sécurité sociale au cours du premier trimestre 2007 a augmenté de 16,8% par rapport à l'année précédente. Les travaux élaborés par Adecco et l'IESE ont démontré que même si ce chiffre reste élevé, il traduit un ralentissement de la hausse du nombre de travailleurs immigrés par rapport à la période 2004-2007 où le rythme de croissance inter annuel était de 24,7%. Notons que depuis la moitié des années 90, le nombre d'étrangers en Espagne a connu une augmentation fulgurante (plus de 300% selon la banque BBVA). Ils représentent pas moins de 10% des 45 millions de personnes vivant en Espagne. Les étrangers sont majoritairement Latino-américains, mais les Marocains devancent de loin les Roumains. Durant ces cinq dernières années, le rythme de croissance de l'immigration marocaine en Espagne a fortement ralenti pour céder la place devant la spectaculaire ascension des ressortissants latino-américains, particulièrement équatoriens. Cette situation s'explique par la politique de gestion des flux migratoires, appliquée par l'Espagne et qui a eu pour conséquence la création d'une nouvelle radiographie de la communauté étrangère. Cette politique a été adoptée dans le souci de recherche de personnes proches des Espagnols aussi bien sur le plan culturel, linguistique et religieux. Ainsi, en l'espace de trois ans, l'Espagne a fait l'objet d'une «latino américanisation» des étrangers non communautaires. Par ailleurs, au début du mois de juin, le ministre espagnol de l'Economie, Pedro Solbes avait annoncé que le poids des étrangers dans le Produit intérieur brut (PIB) était inférieur aux 10% qu'ils représentent dans la population. L'étude révèle également une nouvelle tendance qui est la hausse de la participation des immigrés dans les secteurs qualifiés où ils étaient jusqu'ici absents. Ce phénomène est perceptible dans divers secteurs d'activités : industrie informatique, assurance, finance, transport aérien. «Dans des secteurs avec une claire demande de main-d'œuvre qualifiée comme les services informatiques, l'industrie informatique, on constate une hausse de l'embauche des immigrés, et même dans les finances et les assurances, le transport aérien (...), le nombre d'Espagnols diminue tandis que celui des immigrés augmente», affirme l'étude. Ceci montre, qu'il n'y a pas de symptômes de saturation du marché du travail par les immigrés. Pour rappel, en 2006, près de 210.000 immigrants sont arrivés en Espagne munis de contrats de travail en règle pour des emplois boudés par les Espagnols. Pour ce qui est de l'immigration clandestine, les estimations vont de 800.000 à un million de résidents illégaux.