Dans un entretien retransmis en direct sur la deuxième chaîne de télévision, Fouad Ali El Himma a expliqué les raisons qui l'ont poussé à briguer un siège au Parlement et a commenté les résultats du scrutin du 7 septembre 2007. «Non, c'est une erreur». Il s'agit là d'une précision de taille apportée par Fouad Ali El Himma, le député fraîchement élu de Rhamna, à propos de son éventuelle nomination au poste de Premier ministre. «J'avais précisé au lendemain de l'annonce de ma candidature que ma décision ne répond à aucun agenda politique», a-t-il rappelé, lundi soir dans un entretien retransmis en direct sur la deuxième chaîne. «Le futur Premier ministre sera désigné au sein de la majorité qui constituera le prochain gouvernement», a-t-il indiqué en invoquant le dernier discours du Trône où SM le Roi avait laissé entendre son intention de nommer un Premier ministre issu de la majorité gouvernementale. «En huit ans de règne, on n'a jamais vu SM le Roi revenir sur un engagement», a rappelé M. El Himma. L'ancien ministre délégué à l'Intérieur met ainsi fin à une série de spéculations qui faisaient état de l'existence d'un scénario postélectoral préparé à l'avance où il serait nommé à la tête du gouvernement. Mais cela n'empêche pas M. El Himma de préciser qu'il ne compte pas se cantonner dans un rôle de député passif et qu'il serait en première ligne pour défendre et de militer pour le projet de société que SM le Roi a lancé depuis son accession au Trône. «Mon objectif est d'être au service de mon pays et de mon Roi à partir d'une autre position», a-t-il indiqué en précisant qu'il compte s'investir sur le plan régional qu'il considère comme un chantier qui revêt une grande importance dans la construction et le développement socioéconomique du Maroc. À ce propos, il a saisi l'occasion de son intervention télévisée pour appeler l'ensemble des acteurs politiques de la société civile à s'investir davantage dans le développement régional. S'agissant de la majorité qui sera constituée suite aux élections législatives, l'ancien ministre délégué à l'Intérieur a indiqué que, pour lui, les résultats du scrutin ont révélé que les Marocains veulent que la majorité sortante soit reconduite. «Les Marocains ont voté pour des partis qui ont travaillé auprès de SM le Roi sur un projet dont les contours sont clairs», a-t-il dit avant d'ajouter : «les électeurs ont choisi une orientation conservatrice qui a plusieurs tendances mais qui a une vision claire et que les Marocains ont plébiscitée à travers leur vote». Interrogé sur la réaction du Parti de la justice et du développement (PJD) suite à l'annonce des résultats des législatives du 7 septembre, M. El Himma a indiqué que le fait de remettre en question tout le travail fait pour garantir la transparence du scrutin est un acte qui ne peut être axé que de non-patriote. «Ceux qui ont dit que ceux qui sont arrivés en tête des élections législatives l'ont fait grâce à la corruption ont porté atteinte à l'honneur de l'ensemble de la classe politique marocaine», a-t-il dit d'un ton ferme en précisant qu'il s'agit d'un fait qui est grave puisqu'il porte atteinte d'une manière injustifiée à l'image de tout un pays qui a réussi grâce à l'effort de toutes ses composantes à organiser des élections démocratiques. M. El Himma répond ainsi directement aux allégations du PJD qui a contesté la transparence des élections au lendemain de l'annonce des résultats. «La corruption arrive en tête et le PJD en deuxième position», avait déclaré le secrétaire général du parti islamiste, Lahcen Daoudi, lors d'une conférence de presse. «Le monde entier a attesté de l'honnêteté et de la transparence des législatives», a rappelé M. El Himma. Mais, la question va au-delà de la simple contestation des résultats, a laissé entendre l'ancien membre du gouvernement. «Des milieux tentent de nous maintenir dans un cercle vicieux marqué par le désespoir, l'illusion et la destruction au moment où notre pays est entré dans une ère d'espoir, celle du projet moderniste prôné par SM le Roi Mohammed VI», a expliqué M. El Himma faisant allusion à ceux qui exploitent le désespoir et fomentent les sentiments de frustration et de désillusion à des fins politiques. Le message est clairement adressé aux islamistes mais également à toutes les composantes minoritaires de la société marocaine dont la survie dépend du maintien d'un climat de tension sociale et de désespoir. Et c'est ce courant nihiliste que M. El Himma indique vouloir combattre à travers sa nouvelle situation en tant qu'acteur politique. «Dans ma situation en tant que ministre délégué à l'Intérieur, j'étais astreint à un droit de réserve dont je suis aujourd'hui libéré et je compte m'investir contre ces courants», a-t-il annoncé.