Dans une récente étude sur le conflit du Sahara, l'Institut américain de recherche de politique étrangère soutient que l'autonomie est la seule solution sûre et rationnelle à la question du Sahara. Une région du Sahara autonome et partie intégrante du Maroc «reste la seule solution rationnelle » à la question du Sahara, mais aussi «la plus sûre» du point de vue de la géopolitique internationale, estime l'Institut américain de recherche de politique étrangère (Foreign Policy Research Institute). Pour Michaël Radu, l'auteur de cette récente étude, la question du Sahara et le Polisario, affaibli par des dissensions internes, ont été créés à une époque révolue «qu'il convient d'enterrer». Il ajoute par ailleurs que pour les Etats- Unis de l'après 11 septembre, la menace terroriste en Afrique, en plus du Sahel et de la Somalie, est «suffisamment sérieuse pour justifier les pressions de Washington en faveur d'un règlement durable de la question du Sahara». L'étude note par ailleurs qu'une étroite coopération entre Alger et Rabat, pour faire face à la menace terroriste, serait clairement dans l'intérêt des deux pays. «Pour combien de temps encore l'Algérie restera-t-elle guidée par ses visées irréalistes dans la région, tel que l'accès à l'océan Atlantique, au détriment de sa sécurité nationale qui exige la coopération avec son voisin, le Maroc», s'interroge l'étude. «Une entité indépendante et vulnérable, dans un environnement dangereux, serait un théâtre idéal pour les islamistes afin d'établir leurs bases au Sahel, constituant ainsi une menace supplémentaire pour l'ensemble de la région», met en garde l'auteur de l'étude. Michaël Radu relève, d'autre part, le siège imposé aux populations des camps de Tindouf par le Polisario et la sécurité militaire algérienne, rappelant que le mouvement séparatiste est dirigé depuis 1978 par une même personne, le dénommé Mohamed Abdelaziz. L'étude critique également les restrictions imposées par le Polisario à l'accès des étrangers aux camps, y compris le Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, ainsi que le manque de transparence dans la distribution de l'aide humanitaire, sur fond de corruption rampante parmi les dirigeants des séparatistes. Le fait que l'Algérie soit l'instigatrice de toutes les opérations menées par le Polisario, aussi bien à l'intérieur des camps de Tindouf comme à l'étranger, met en doute la capacité et la volonté des séparatistes à diriger un Etat sans l'ingérence d'Alger, souligne l'étude. Parallèlement, le texte met en exergue l'unanimité nationale dont fait l'objet la question du Sahara au sein de toutes les composantes de la société marocaine, y compris les partis de l'opposition. L'auteur de l'étude note, par ailleurs, que la décision de la défunte Organisation de l'Unité Africaine (OUA) d'accepter en son sein la pseudo «rasd» a été prise sous l'influence des «Etats radicaux», faisant remarquer que depuis la chute du mur de Berlin le nombre de pays reconnaissant la «rasd» s'est sérieusement effrité, passant de 79 à 36 pays. Et de conclure que le Polisario et le conflit du Sahara sont manifestement les séquelles d'idéologies passéistes qui «vont à contre courant du bon sens et des réalités économiques et sécuritaires».