La charte d'honneur faisant figure d'engagement pour des élections transparentes se généralise aux villes du Maroc. Elle est signée par les partis politiques et les représentants de l'autorité. Casablanca a donné l'exemple. Et les autres villes ont fini par suivre le mouvement. Durant les trois derniers jours, des dizaines de préfectures et de wilayas ont abrité des cérémonies pour la signature de la charte d'honneur pour le bon déroulement du prochain scrutin. Les protagonistes se retrouvent réunis avant de s'affronter sur le terrain pour les besoins de leurs campagnes respectives. Sauf qu'ils se retrouvent pour signer cette charte les engageant à une campagne "propre" et à user des moyens légaux lors de ces campagnes. Au centre de toutes ces cérémonies, des directives royales contenues dans le dernier discours commémorant l'anniversaire de la Révolution du Roi et du peuple et dont des extraits sont rappelés avant de passer à la signature de cette charte. «Il ne peut y avoir de vraie démocratie en l'absence de partis forts et aptes à assumer la responsabilité qui leur incombe de faire des élections une compétition loyale entre des projets de société et non une occasion pour engager des combats personnels ou se livrer au jeu de la démagogie», avait affirmé le Souverain. Sont conviés à signer cette charte d'honneur tous les candidats désignés par leurs partis respectifs à diriger les listes, mais aussi les têtes des listes indépendantes et les représentants de l'autorité. Ces derniers, pour leur part, y sont rappelés à la plus stricte neutralité. Le ministère de l'Intérieur avait déjà pris des mesures "préventives" pour ce qui concerne les agents d'autorité et l'obligation, pour eux, de n'interférer en rien dans le déroulement des phases du scrutin. C'est ainsi que, selon le ministère de tutelle, 12 agents d'autorité avaient été rattachés aux services centraux. La même mesure a concerné 29 auxiliaires d'autorité pour raison de liens de parenté avec des candidats ou pour avoir failli à la neutralité requise dans ce cas. Selon le ministère de l'Intérieur, plusieurs autres mesures ont été prises pour ne pas influer sur le déroulement de l'actuelle campagne électorale et la concurrence loyale entre tous les candidats. C'est ainsi que, explique Chakib Benmoussa, plusieurs moussems et festivals avaient été annulés sur décision des autorités alors que ces dernières ont pris sur elles de superviser des projets et chantiers communaux pour éviter que ces derniers soient exploités à des fins électoralistes. A la date de vendredi dernier, les services du ministère de l'Intérieur ont reçu 504 «allégations» de violation de la loi dont 59% relatives à des candidats qui auraient engagé des campagnes électorales avant terme. Au moment où 10 % du total des allégations concerne la présumée intervention des agents de l'autorité. A la même date, 59 affaires relatives aux élections ont été soumises à la justice qui a ordonné des enquêtes pour tirer les choses au clair. Le ministère de l'Intérieur, qui dit tabler sur une totale transparence dans la gestion des contentieux électoraux, se dit disposé à dévoiler, au moment opportun, toutes les données relatives au déroulement du prochain scrutin.