Le ministre turc des Affaires étrangères Abdullah Gül a confirmé mardi qu'il était le candidat du parti de la justice et du développement(AKP), au pouvoir, pour la présidence de la République. Le parti de la justice et du développement ( AKP ) au pouvoir en Turquie a une fois de plus décidé lundi de présenter le ministre des Affaires étrangères Abdullah Gül comme candidat aux élections présidentielles prévues pour la fin août. M. Gül a publiquement confirmé mardi sa candidature pour ces élections. «Après des consultations, j'ai vu que ma candidature à la présidence de la République est appuyée par mes collègues » à l'AKP, a-t-il affirmé. Cette décision risque à nouveau de déclencher une crise dans la vie politique du pays. Pour rappel, la nomination du ministre des Affaires étrangères comme candidat avait suscité une grave crise institutionnelle entre l'AKP et le camp pro-laic , à l'origine des élections anticipées remportées à la majorité absolue par l'AKP le 22 juillet dernier. Au terme d'un entretien avec le chef du parti d'opposition MHP ( parti de l'action nationaliste), Deviet Bahçeli, M. Gül a tenté d'obtenir son soutien au scrutin au Parlement prévu à la fin du mois. «Je leur ai expliqué comment je vais agir si je suis élu président par le Parlement», a souligné M. Gül. En outre, le ministre des Affaires étrangères a fait savoir qu'il avait prévu de rencontrer d'autres chefs de partis pour tenter de rallier leur soutien avant d'organiser une conférence de presse dont la date n'a pas encore été fixée. Selon Murat Mercan, un haut responsable de la formation, «Gul est un homme d'Etat qui a une grande expérience. Je crois qu'il aura une grande réussite», a t-il déclaré à la chaîne CNN-Turk. Après deux premiers tours de scrutin à la majorité qualifiée de 367 voix, l'AKP qui détient 341 sièges sur 550 pourra sans problème élire M. Gül au troisième tour, le 28 août, à la majorité absolue de 276 voix. La Turquie a été plongée en avril-mai dans une grave crise politique à la suite du boycott de l'élection présidentielle par l'opposition parlementaire, qui a entraîné l'annulation du scrutin faute de quorum. L'opposition avait boycotté l'élection pour empêcher l'accession à la présidence de M. Gül ainsi qu'une mainmise sur les institutions de l'AKP, qu'elle accuse de vouloir islamiser la société. Des millions de Turcs étaient descendus dans la rue pour affirmer leur attachement à la laïcité. Les adversaires de M. Gül l'accusent de vouloir affaiblir les principes laïques dans un pays officiellement à 99% musulman. Pour sa part, l'AKP rejette ces accusations et affirme être devenu un parti conservateur et démocrate. La crise avait atteint son apogée avec la publication par l'armée d'un communiqué menaçant d'une intervention en cas de non respect de la laicité par le gouvernement L'annulation du scrutin présidentiel avait contraint M. Erdogan à convoquer des élections anticipées.