Très attendue par les professionnels, la loi de finances n'a pas prévu des mesures pour donner du tonus à la place casablancaise. Le marché financier marocain est soumis à de très fortes contraintes qui constituent de véritables obstacles à son développement. Les contraintes les plus fréquemment évoquées sont liées en grande partie à la mise en place d'une politique d'épargne incitative pour les épargnants : institutionnels et particuliers. L'amélioration du rendement du marché tient principalement à un système d'épargne motivant afin d'encourager l'investissement. « La loi de Finances telle qu'elle est adoptée ne répond pas aux besoins des professionnels », souligne un professionnel de la place. Beaucoup de projets tardent à voir le jour. C'est le cas du projet du Plan d'Epargne en Action (PEA). Ce dernier, est considéré comme un véritable outil financier susceptible de donner un nouveau souffle à la place casablancaise. Cependant, pour lancer le PEA et attirer un maximum de souscripteurs, il faut une bonne volonté politique. «Il sera difficile de vendre un tel produit sans accorder un avantage fiscal à l'entrée pour inciter les épargnants à souscrire à ce genre d'épargne », soutient Essahib Houssaine président de l'APSB (Association professionnelle des sociétés de Bourse). D'autres part, la loi de finances ne fait pas bénéficier les OPCVM Actions de l'exonération de la taxe sur les plus-values. Pour sortir la bourse de son marasme, il est nécessaire de renforcer l'intermédiation bancaire, d'agir sur l'épargne institutionnelle et parachever la modernisation de la bourse, admettent plusieurs opérateurs. L'essentiel à présent est d'aller de l'avant pour poursuivre le processus de réforme et de modernisation. Toutefois, dans l'immédiat il y a lieu de prendre les mesures nécessaires en vue d'enrayer la baisse et favoriser, en conséquence, le retour des petits porteurs. Les actions à mener doivent agir à la fois sur l'offre et la demande. En un mot, le développement des marchés financiers nécessite une amélioration des circuits de mobilisation de l'épargne.