Le CNCE examine une demande d'agrément d'une société de Bourse maghrébine, ainsi que des projets d'implantation provenant de pays européens. Le secteur financier marocain a, devant lui, tout un attirail de perspectives tracées afin de développer au maximum son expertise, mais aussi son impact sur l'économie nationale. C'est ce qui ressort du discours prononcé par Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, lors du Conseil national du crédit et de l'épargne (CNCE), qui a tenu sa première édition le 25 juillet dans les locaux de Bank Al-Maghrib. D'ores et déjà, trois grands chantiers sont dans le pipe pour donner un coup de pouce à la finance marocaine. «Nous examinons une demande d'agrément d'une société de bourse maghrébine, ainsi que des projets d'implantation provenant de pays européens. Nous avons également plusieurs demandes pour l'autorisation de cotation d'émetteurs étrangers sur la bourse de Casablanca», annonce d'emblée M. Oualalou. Cela est essentiellement dû à l'attrait que comporte la place financière casablancaise, ce qui incite à vouloir tirer avantage de son potentiel. Et ce n'est pas tout, «Je pense également à la gestion pour compte de tiers dont le texte a été déposé au secrétariat général du gouvernement et dont l'objectif est de permettre à cette profession d'optimiser son organisation et de rationaliser sa gestion en tirant profit des économies d'échelle inhérentes à cette industrie. Je pense enfin à un important chantier qui nous permettra de renforcer la lisibilité de notre réglementation vis-à-vis des opérateurs étrangers, et qui réside dans le projet de code monétaire et financier dont l'élaboration débutera à la fin de l'année en cours», ajoute Oualalou. Par ailleurs, le ministre des Finances a informé d'une prochaine visite d'une mission conjointe de la Banque mondiale et du FMI afin d'évaluer le secteur financier en comparaison avec les normes internationales en vigueur. Sur un autre registre, le ministre s'est dit «réjoui de constater que les crédits à l'économie ont connu une expansion sans précédent et les taux d'intérêt ont poursuivi leur décru», ce qui dénonce une concurrence certaine dans le milieu bancaire et un meilleur accès au financement, notamment pour les PME. De fait, il a été clairement signalé que les PME sont en tête des priorités. Le développement du créneau des PME, déjà lancé par les mécanismes de cofinancement et de garantie restructurés en 2005-2006, doivent encore être consolidés. Selon Oualalou, cela ne pourra être fait sans la «recomposition et le redéploiement du système national de garantie». Aussi, le ministre a passé en revue le volet des microcrédits. Dans ce cadre, M. Oualalou a cité l'accord- cadre signé entre l'Etat et les associations de mirco-crédit et qui donne naissance à un partenariat dans le cadre du programme de l'INDH. D'autres mesures tout aussi importantes s'articulent autour de la création du fonds de refinancement des associations de microcrédit «Jaida», et l'adoption de la loi qui a étendu les pouvoirs du microcrédit au financement des produits de l'assurance- maladie. D'autre part, le ministre des finances a, aussi, annoncé que le programme d'assainissement des institutions financières publiques est sur la dernière ligne droite, et que ces établissements sont sur un même pied d'égalité par rapport aux établissements du secteur privé en termes de règles prudentielles. Il s'agira aussi de doter le domaine des instruments financiers. Dans ce contexte, le ministre a cité le dépôt du texte de loi relatif à la titrisation des créances au Parlement, et l'introduction dans les semaines futures du projet de loi ayant trait au marché à terme, ainsi que de la prochaine création d'une unité de traitement du renseignement financier pour donner l'application à la loi relative au blanchiment d'argent adoptée le 3 mai dernier. Marqué par la présence de professionnels et représentants des établissements de crédit et d'autres établissements financiers et de Abdellatif Jouahri, président du groupement professionnel des banques au Maroc, l'événement a aussi été ponctué par l'intervention de ce dernier qui a tiré la sonnette d'alarme aux intervenants du secteur contre une éventuelle bulle financière et immobilière qui risquerait d'impacter toutes les données de la place financière.