La polémique autour de l'enregistrement du procès de la cellule «Ansar Al Mahdi» a été tranchée, après le retrait des caméras litigieuses. Une décision accueillie avec satisfaction par le corps des avocats. Une issue heureuse à la polémique autour de l'enregistrement du procès de la cellule «Ansar Al Mahdi». «Le ministre de la Justice Mohamed Bouzoubaâ a ordonné le retrait des caméras de la salle d'audience de l'annexe à Salé de la Cour d'appel de Rabat», affirme Me Tarek Sbaï, chargé de la défense de l'un des accusés. A rappeler que l'enregistrement vidéo du procès en question avait été à l'origine d'un vif différend entre le président d'audience et la défense des membres de la cellule «Ansar Al Mahdi», présidée par Hassan El Khattab. Le 30 juin dernier, alors que l'audition des 52 suspects poursuivis dans le cadre de cette affaire devait commencer, les avocats s'étaient retirés de la salle d'audience en protestation contre l'installation «illégale» de ce qu'ils ont appelé «des caméras douteuses». Une grande polémique avait éclaté au sein même du corps des avocats, qui étaient divisés sur «la légitimité» ou non de l'enregistrement vidéo du procès. Mais cette division n'a pas empêché les plaiggnants de poursuivre leur mouvement de protestation. L'Association des Barreaux du Maroc s'était jointe à ce mouvement et a saisi le ministère de la Justice, qui a tranché en faveur des protestataires. «C'est une victoire pour tous ceux qui aspirent à l'équité en justice », a affirmé hier à ALM le président de l'Association des Barreaux du Maroc, Taïeb Sassi, satisfait. Même satisfaction relevée chez les avocats plaignants. «En nous réjouissant de la pertinence de la décision du ministère de la Justice, nous nous félicitions du soutien de toutes les associations de défense des droits de l'Homme qui nous ont aidés dans notre combat pour un procès équitable des accusés», s'est félicité Mohamed Tarek Sbaï. Evoquant la décision du ministre de la Justice, Me Sbaï, membre du Barreau de Rabat, a estimé que «c'est un pas d'autant plus positif qu'il consacre le principe de l'indépendance de la justice». M. Sbaï, également militant associatif, avait publié, au nom de ses pairs, un communiqué au lendemain de l'éclatement de la polémique, dans lequel il avait qualifié l'installation des caméras en question de «violation flagrante» de l'article 303 du Code pénal ; «lequel, toujours selon M. Sbaï, autorise certes le président d'audience à ordonner l'enregistrement, mais seulement après avis du parquet et accord des accusés». Or, cette « lecture » n'a pas été entendue de la même oreille. Me Mohamed Ziane, président du Barreau de Rabat, avait affirmé à ALM que «le président d'audience (pouvait) ordonner que les débats soient publics au point de tout enregistrer et tout diffuser», ajoutant que «la justice ne peut être probe et propre que si elle est publique, transparente et que tout se passe en plein éclairage». Même son de cloche chez Me Abdelkebri Tabih, pour qui «le président d'audience peut, après avoir eu l'avis du Parquet, ordonner l'utilisation de tout appareil photo ou d'enregistrement» lors des audiences. Autre nouveau rebondissement dans l'affaire «Ansar Al Mahdi», il s'agit du changement de calendrier pour la prochaine audience. On apprend que la prochaine audience, fixée précédemment à la date du 29 septembre 2007, a été avancée au 20 juillet courant. Le procès à rebondissements des membres de la cellule « Ansar Al Mahdi » s'approche-t-il alors de sa fin?