Le président de la Chambre criminelle de l'annexe à Salé de la Cour d'appel de Rabat a fixé au 29 juin le début de l'audition des 51 suspects dans l'affaire du groupe «Ansar El Mahdi», dont deux femmes de pilotes de l'air. Avec l'audition du vendredi 15 juin 2007, le dénouement du procès de l'affaire «Ansar El Mahdi» aura franchi sa dernière ligne droite. Le président de la Chambre criminelle de l'annexe à Salé de la Cour d'appel de Rabat a fixé au 29 juin l'audition des 51 suspects, après une séance houleuse marquée par la présentation de plusieurs requêtes pour vices de forme. Lors de cette séance, la quatrième depuis le démantèlement en août 2006 de la cellule dirigée par Hassan El Khattab, la défense a relevé quelques «irrégularités dans les procès-verbaux d'interrogatoire et les perquisitions», dont notamment «le non-respect de la période de la détention préventive». Accusations qui ont été rejetées par la cour, qui a assuré que «tout avait été fait dans les règles». Contacté par «ALM», Me Mohamed Tarek Sbaï, l'un des membres de la défense, a affirmé que «toutes les conditions requises sont aujourd'hui réunies pour l'audition des accusés», faisant valoir le fait que «le tribunal jouit d'une indépendance totale dans la prise de décision». «Le droit à la défense a été garanti à tous les suspects, sans exception aucune», se félicite ce membre du Barreau de Rabat, ajoutant que «même ceux qui n'avaient pas les moyens d'engager un avocat ont pu en avoir, grâce à l'assistance judiciaire». A souligner que le chef de la cellule «Ansar El Mahdi», Hassan El Khattab, a pour avocat Me Nassima Belhafiane, alors que la défense des cinq militaires poursuivis dans cette affaire est assurée par Me Abdelfettah Zahrach. Me Mohamed Tarek Sbaï, lui, est chargé de la défense d'Imane Bensaïd, l'une des quatre femmes accusées d'avoir participé au financement des projets du chef de la cellule «Ansar El Mahdi», Hassan El Khattab. Les autres femmes sont Amina Lemseffer, qui serait intervenue auprès d'Imane Bensaïd, pour demander l'argent supposé «financer une opération chirurgicale de H. El Khattab», Amal Serraj et Fatima Zahra El Rehioui. Cette dernière, surnommée «Oum Saâd», aurait fourni en février 2006 à H. ElKhattab la somme de 150.000 DH. A rappeler que les quatre femmes, arrêtées en août 2006, avaient observé en avril dernier une grève de la faim pour protester contre «l'enlisement de la période de détention préventive», l'un des principaux griefs présentés vendredi dernier par la défense. Mais voilà, après l'audience du vendredi dernier, le procès s'approche de son dénouement. Après le règlement de la question de la défense, une autre requête a été satisfaite. Lors de l'audience du vendredi dernier, les accusés ont comparu, et pour la première fois, en compagnie de leurs témoins, qui seront auditionnés à leur tour par le juge le 29 juin. La cellule «Ansar El Mahdi», démantelée en août dernier, comptait cinq militaires, trois gendarmes, un officier de police, en plus des quatre femmes, dont deux sont mariées à des pilotes de l'air. Hassan El Khattab et ses co-accusés sont poursuivis pour «constitution de bande criminelle en vue de préparer et de commettre des actes terroristes, et atteinte grave à l'ordre public». Selon l'accusation, la cellule projetait de prendre le maquis dans les montagnes du Rif en vue de «renverser le régime et d'instaurer un régime islamiste ».