L'Iran, ennemi juré de l'Etat hébreu, aurait joué «un grand rôle» dans la prise de pouvoir par le Hamas dans la bande de Gaza. L'Iran se présente comme l'un des principaux alliés du Hamas. Ainsi, le chef des renseignements palestiniens, Tawfiq al-Tirawi, a accusé, hier dimanche 24 juin, l'Iran d'avoir joué "un grand rôle" dans la prise de pouvoir des islamistes du Hamas dans la bande de Gaza, dans une déclaration à la presse à Ramallah. «D'après les informations que nous possédons, l'Iran a joué un grand rôle dans ce qui s'est passé à Gaza», a affirmé M. al-Tirawi. «Tout leur plan a été réalisé en coordination avec l'Iran, qui a été informé de toutes les étapes», a-t-il poursuivi. Téhéran aurait fourni non seulement des fonds et des armes, mais également des conseillers qui se seraient rendus sur place pour épauler les combattants du Hamas. Pour sa part, Ali Larijani , président du Conseil de sécurité national iranien, a reconnu que l'Iran continuait à soutenir le Hamas et le Hezbollah. Selon lui, ce ne sont pas des organisations terroristes, mais plutôt des organisations qui se battent pour leur terre. Dans une interview accordée à « Newsweek », M. Larijani a confirmé que le Hamas est soutenu par l'Iran. Il a tenu également à affirmer que l'Iran ne fournit pas d'armes au Hezbollah et ne l'a jamais fait : «Notre soutien était uniquement financier». Soulignons que l'Iran n'a pas manqué de critiquer le gouvernement palestinien d'urgence comme étant la principale source de tension dans les territoires palestiniens. «La création d'un gouvernement d'urgence palestinien est contraire à la démocratie et accentue les tensions politiques en Palestine occupée», a déclaré Mehdi Mostafavi, vice-ministre iranien des Affaires étrangères. Pour Téhéran, l'établissement de ce gouvernement affaiblit la Palestine et renforce les divisions dans les rangs palestiniens, ce qui ne peut que «réjouir les partisans du régime sioniste, notamment les Etats-Unis», indique M.Mostafavi. Pour sa part, Israël n'a pas hésité à accuser le Hamas de vouloir créer un Etat islamique, soutenu financièrement et militairement par l'Iran et la Syrie. L'Iran, principal allié du Hamas, ne restera vraisemblablement pas les bras croisés. Jugé comme étant le maître de la déstabilisation, le régime des ayatollahs tient tellement à s'imposer comme puissance régionale qu'il n'abandonnera pas la carte qu'il détient dans ce coin du monde. Pour certains spécialistes, l'ambition du président Mahmoud Ahmadinejad est de consolider l'influence des Chiites de Téhéran au bord de la Méditerranée.