Seule une ferme volonté d'émancipation alliée à du vrai courage politique permettra aux négociateurs polisariens de profiter du fait qu'ils se trouvent sous la tutelle de l'ONU pour s'ériger en hommes d'Etat et oser mettre fin à un faux conflit et, surtout, au calvaire que vivent, depuis trois décennies, les populations retenues dans les camps de Tindouf. Le 18 juin, la ville de New York abritera le premier round de négociations entre les parties concernées par le conflit du Sahara. Autour de la même table, il y aura, d'abord, le Maroc et le Polisario. Les principaux concernés. Entre les deux, ce sera la rencontre d'un Etat souverain sur ses territoires avec un mouvement séparatiste qui reste, malgré tout, largement minoritaire. En arrière-plan, il y aura les pays de la région. La Mauritanie, impliquée malgré elle dans le conflit à la fin des années 1970, soutient actuellement la solution de l'autonomie. Car, elle ne voudrait pas avoir un Etat croupion entre elle et le Maroc. Son développement géopolitique et économique en dépend largement. Mais, il y aura aussi l'Algérie. Son représentant se situera, certes, en arrière-plan, mais il jouera les premiers rôles étant donné qu'il s'agit de la véritable partie adverse du Maroc dans le conflit. Le Polisario ne décidera qu'après concertation avec son tuteur algérien. Et seule une ferme volonté d'émancipation alliée à du vrai courage politique permettra aux négociateurs polisariens de profiter du fait qu'ils se trouvent sous la tutelle de l'ONU pour s'ériger en hommes d'Etat et oser mettre fin à un faux conflit et, surtout, au calvaire que vivent, depuis trois décennies, les populations retenues dans les camps de Tindouf. En deuxième arrière-plan, il y aura les membres du comité des sages. Ceux qui vont observer, intervenir dans les coulisses pour rapprocher les points de vue, apaiser si ça chauffe et réanimer en cas de stagnation. Mais ils jugeront aussi de l'existence ou non de la bonne volonté chez l'une ou l'autre partie. Il s'agit du « club des amis du Sahara » créé par l'ONU afin d'aider à la solution du conflit. Constitué des Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et l'Espagne, ce club va pouvoir, pour la première fois, jouer pleinement le rôle pour lequel il a été créé: modérer, arbitrer et concilier entre les deux parties concernées et, surtout, intervenir pour empêcher le parasitage exogène émanant, principalement, de l'Algérie. Tous ces éléments réunis rassurent quant au règlement de ce faux conflit dans le cadre de la solution proposée par le Maroc et qui se caractérise par le fait que tout le monde en sortira gagnant.