Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reconduit, lundi, Abdelaziz Belkhadem au poste de Premier ministre. La formation gouvernementale conserve l'alliance présidentielle et se contente d'un changement minime. L'Algérie n'a vraiment pas envie de changer. Pour preuve, la reconduction, lundi, d'Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement algérien sortant, à la tête de la nouvelle formation gouvernementale où aucun parti politique hors alliance présidentielle n'est représenté. L'alliance présidentielle s'est adjugée 249 sièges sur les 389 de la nouvelle Assemblée populaire nationale (Chambre basse du Parlement). La coalition au pouvoir, emmenée par le Front de libération national (FLN), dont le Premier ministre est issu, conserve ainsi la majorité malgré son recul, lors du scrutin du 17 mai. Les élections législatives, rappelons-le, ont été marquées par une lourde abstention populaire (65%) qui, pour les observateurs, ne représente ni plus ni moins qu'une claque envoyée à la face de la classe politique algérienne dans son ensemble. Le remaniement ministériel en Algérie s'est fait donc aussi timide que le taux de vote. Il a consisté uniquement au départ de quatre ministres, dont le chef de la diplomatie, Mohamed Bdjaoui, qui s'est vu remplacer par l'ancien ministre des Finances, Mourad Medelci. Ce dernier avait occupé au gouvernement des postes en rapport avec le secteur des finances et du commerce. Il avait été nommé en novembre 1988 ministre du Commerce, puis ministre délégué au Budget en juin 1991 avant de retourner au ministère du Commerce en 1999, alors qu'il avait quitté le gouvernement en 1992. M. Medelci a été remplacé au ministère des Finances par Karim Djoudi qui était ministre délégué chargé de la Réforme financière au même département. Autres ministres partants : les ministres de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nadir Hamimid, et celui de la jeunesse et des Sports, Yahya Guidoum. Ils ont été remplacés respectivement par Noureddine Moussa, qui quitte le portefeuille du Tourisme, et par Hachemi Djiar, dont le poste de ministre de la Communication est légué à Abderrachid Boukerzaza, ancien titulaire du ministère délégué chargé de la Ville, poste supprimé dans la nouvelle composition. Le ministère des Postes et des Technologies de l'information et de la Communication a été confié à Boujemâa Haïchour, ancien titulaire du poste de la Communication. Par ailleurs, à la tête du ministère délégué chargé des relations avec le Parlement, c'est Mahmoud Khedri qui a été nommé, en remplacement de Abdelaziz Ziari, élu président de la chambre basse du Parlement. Le ministère du Tourisme revient, quant à lui, à Chérif Rahmani, qui cumule ce poste avec celui de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, dont il était déjà titulaire dans la formation sortante. L'actuel gouvernement algérien ne compte qu'une seule femme : Fatiha Mentouri, nommée ministre déléguée auprès du ministre des Finances, chargée de la Réforme financière. Les ministères de l'intérieur, de l'énergie et des mines, de la Justice, de l'industrie et de la Promotion des investissements, et celui de l'Éducation nationale, occupés respectivement par Yazid Zerhouni, Chakib Khelil, Taib Belaiz, Abdelhamid Temmar et Boubeker Benbouzid n'ont connu aucun changement. Boujerra Soltani, président du MSP (Mouvement de la société pour la paix), garde son poste de ministre d'Etat tandis que le secrétaire général du RND (Rassemblement national démocratique) et ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahya, ne figure pas dans le nouveau gouvernement.