Faute d'un quorum réunissant 367 voix, le ministre turc des Affaires étrangères, Abdulah Gul, a retiré, dimanche 6 mai, sa candidature à la présidence de son pays. C'était attendu. Le ministre turc des Affaires étrangères, Abdulah Gul, a retiré, hier, sa candidature à la présidence de son pays. «Si l'on ne peut pas assurer le quorum de 367 voix, je vais me retirer», annonçait-il aux médias, avant le second scrutin, selon l'agence de presse Anatolie. Seul candidat en lice à l'élection présidentielle de la Turquie, Abdulah Gul s'est vu contraint d'abandonner son chemin vers la présidence faute, effectivement, du quorum obligatoire au Parlement. Ce dernier, réunissant 367 parlementaires -soit la majorité des deux-tiers (367 sur 550)- est indispensable à la validation de l'élection. Or, pour ce second scrutin, il n'a pas été atteint. Le président du Parlement turc, Bulent Arinc, a expliqué que cette situation était due au boycott du vote par l'opposition. Après deux décomptes différents des députés présents pour pouvoir ouvrir le scrutin, le président du Parlement a levé la séance : 356, puis 358 députés seulement ont été recensés. Le Parti de la justice et du développement (AKP), dont Abdulah Gul est le numéro deux, ne disposait que de 352 députés sur 550 sièges. Donc, le vote ne pouvait plus avoir lieu. L'AKP, formation aux origines islamistes, avait obtenu, lors du premier tour de scrutin présidentiel qui s'est tenu le 27 avril dernier, 357 voix sur les 367 requises. L'armée, mais aussi une partie de l'opinion publique ont affiché clairement leur inquiétude que l'AKP devienne une menace pour la laïcité de la république. Le 1er mai, c'est la Cour constitutionnelle qui annonce l'annulation du premier tour de l'élection. Raison : les deux-tiers des députés devaient être présents pour que le vote puisse être valable. L'armée, quelques jours avant ce verdict, s'est exprimée par le biais d'un communiqué où elle accuse le gouvernement de remettre en question la laïcité. Pour l'armée, l'idée même qu'un ancien islamiste puisse devenir président de la république -théoriquement le garant de ses principes laïques- est inconcevable.Face à l'opposition de l'armée, le gouvernement a tenu à préciser que les militaires devaient rester sous l'autorité du Premier ministre. La crise de plus en plus serrée des deux parties n'a pu être débloquée qu'après l'annonce par le gouvernement d'élections législatives anticipées le 22 juillet, au lieu du 4 novembre.