La veille de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU, le Polisario a menacé de reprendre les armes si le statu quo perdure au-delà de fin octobre 2007. un autre affront à la communauté internationale qui appelle au dialogue. Au moment où le Conseil de sécurité s'apprête à se réunir pour débattre du conflit du Sahara et voter le rapport du secrétaire général de l'ONU, les séparatistes menacent de reprendre les armes. Dans des déclarations à la presse algérienne, Brahim Ben Mokhtar, directeur du «protocole» de la RASD, a affirmé que le Polisario est «prêt à reprendre les armes» si le statu quo perdurait au-delà du 31 octobre 2007, soit la date correspondant à la fin du mandat de la Minurso. Le responsable polisarien va même jusqu'à qualifier une telle issue d'«inévitable» avant de s'en prendre violemment à la France et à l'Espagne pour leurs positions et notamment leur soutien à l'Initiative marocaine de négociation d'un statut d'autonomie pour la région du Sahara. Les menaces du Polisario correspondent à ce qu'un récent éditorial du «New York Times» qualifie de «langage qui n'est plus acceptable». Car, au moment où la communauté internationale, et en premier lieu le secrétaire général de l'ONU, appelle à des négociations entre les parties au conflit, le Polisario réplique par la menace de recourir aux armes. C'est ce qui fait figure d'une insulte aux efforts déployés par cette même communauté internationale qui n'a pas cessé d'insister sur la nécessité d'une solution négociée pour mettre fin à un conflit qui n'a que trop duré. Le Polisario a fait précéder cette insulte d'un autre outrage à la communauté internationale à laquelle il avait présenté une «proposition» bâclée en quelques jours sur instigation d'Alger et reprenant des issues qui ont été déclarées «inopérantes» depuis longtemps. C'est le sens des propos de Peter Van Walsum qui s'est déclaré récemment «surpris» par la proposition du Polisario dont il n'a jamais entendu auparavant et en référence aux larges consultations menées par le Maroc depuis des mois pour élaborer son initiative. Ces menaces sont aussi le signe de l'embarras dans lequel se trouvent les séparatistes depuis que des dizaines de pays, et non des moindres, ont réservé un accueil favorable à l'initiative marocaine et surtout depuis que le Maroc, en révélant son initiative, a démontré qu'il ne cherchait pas à imposer de solution unilatérale. Le Royaume, dans le texte de son initiative et dans ses déclarations, insiste sur le fait que son initiative n'est nullement une offre «figée», mais ouverte à la discussion et à la négociation. La position américaine, entre autres, a été de ce fait des plus claires en saluant le sérieux de l'initiative. Les Etats-Unis rejoignent, de manière résolue, les positions exprimées auparavant par la France et l'Espagne, entre autres. C'est ce qui a poussé «Le Soir d'Algérie», la veille de la réunion du Conseil de sécurité, à titrer son éditorial de «Joli coup du Maroc» pour s'égarer, par la suite, dans des conjectures sur les relations «intéressées» entre le Royaume d'un côté, la France, les Etats-Unis et l'Espagne, voire le «lobby juif américain» !, de l'autre côté. C'est la même amertume qu'expriment les récentes déclarations de Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Ce dernier dit trouver «étranges» les déclarations de Paris et Washington. Les autorités d'Alger ne sont pas moins embarrassées par la position des grandes puissances au sujet de l'initiative marocaine. Si le rapport de Ban Ki-moon appelle à des négociations entre les parties, l'Algérie comprise, Alger fait tout pour contrarier une telle issue. De sources informées, des responsables du Polisario ont bel et bien manifesté leur volonté d'un dialogue avec le Maroc sur la base de l'initiative remise au secrétaire général de l'ONU. Plus encore, des contacts informels, sur initiative de quelques dirigeants du Polisario, ont été établis avec des membres du Corcas. Ces contacts s'étaient déroulés, récemment, dans plusieurs capitales africaines et d'autres rendez-vous sont à l'ordre du jour. Toutefois, la décision ne se trouve pas entre les mains de Mohamed Abdelaziz, ni à Rabouni. C'est Abdelaziz Bouteflika qui détient le pouvoir de décision et il continue à user de ce pouvoir pour faire perdurer le conflit. Mais surtout pour faire durer le calvaire et les drames de familles séparées depuis des décennies et de dizaines de milliers de Sahraouis retenus sur le sol algérien. La dernière manifestation de ce pouvoir aura été la série d'arrestations, par la gendarmerie algérienne, de responsables polisariens qui s'étaient révoltés contre la direction des séparatistes. Mais aussi pour prévenir le retour, au Maroc, de figures de premier ordre dans la hiérarchie du Polisario. Le Conseil de sécurité, qui se réunit ce vendredi, devra décider d'une prorogation de six mois du mandat de la Minurso. En attendant, plusieurs pays continuent d'apporter leur soutien à l'initiative du Maroc. C'est le cas, récemment, de plusieurs responsables belges. Les séparatistes, dos au mur, ne s'en retrouvent que de plus en plus isolés et mettent, de nouveau, les pieds dans le plat en menaçant d'un retour des hostilités.