La semaine a vu les taux au jour le jour (JJ) toucher un pic de 3,60%. Bank Al-Maghrib poursuit son opération de pension et y injecte de 5 Mrds. Quant à la RMO, elle passe en territoire négatif. Les analystes prévoient un retour au calme sur le marché. Les taux monétaires ont grimpé jusqu'à 3,60% en fin de séance du mercredi 11 avril soit un nouveau record depuis le début de l'année, souligne la Lettre Hebdomadaire monétaire et obligataire, publiée par BMCE Markets. Cette envolée a été soutenue, précise les analystes de la BMCE, par les sorties massives de cash (échéance fiscale) qui ont porté au milieu de la semaine sur un montant compris entre 6 et 7 milliards DH. Dans ce contexte, le système s'est maintenu «short» en dirhams avec une demande assez soutenue par les banques pour constituer leur solde auprès de BAM. En témoigne le déficit de 7,7 milliards DH, en date du 10 avril, affiché au niveau de la réserve monétaire obligatoire. Pour faire face à cette conjoncture, la Banque d'Emission a injecté 5 milliards DH par le biais de sa deuxième opération de pension de l'année sur 48 heures. L'impact de ce flux entrant n'a pas tardé à se faire sentir et d'une manière mécanique, sur l'évolution du JJ qui perd rapidement 30 pbs pour évoluer dans un range très étroit de [3,20%-3,25%]. Le marché obligataire connaît un passage à vide et le Trésor vient de commettre son cinquième rejet. En effet, les séances primaires se ressemblent et demeurent marquées par les rejets successifs du Trésor qui jouit d'une situation financière rassurante à court terme, notent les analystes de la BMCE. Du côté de l'offre, «celle-ci a perdu de sa qualité aussi bien au niveau du volume qu'au niveau des taux. Ainsi, la fragilité monétaire accentue le passage à vide que traverse le marché obligataire en ce moment», soulignent les analystes. La demande a porté sur un montant de 922 millions DH concentrée principalement sur le moyen terme MT, qui voit transiter 600 millions DH. En termes de taux, le 52 semaines plein monétaire a été demandé dans une fourchette de de 3,00 et 3,07%. Sur le MT, la note de la BMCE Markets fait ressortir une seule offre sur le 2 ans plein à 3,28%, alors que 5 ans a enregistré un «range» de 3,28 et 3,37%. D'un autre côté, la partie longue de la courbe de l'évolution du marché primaire depuis fin 2006, a été marquée par l'absence de la demande sur la maturité 10 ans, ou moyen terme MT, et une offre relativement faible de 100 millions DH à un niveau stable de 3,68% sur la maturité 15 ans (LT). Le marché secondaire reste, pour sa part, peu dynamique. Le marché obligatoire se trouve aujourd'hui, notent les analystes de la BMCE, divisé entre des investisseurs qui prônent la hausse sur l'ensemble de la courbe et d'autres qui prévoient une légère correction des taux à court et moyen termes (CMT), voire une légère baisse des rendements très long terme. En termes d'échanges, les analystes soulignent une légère reprise des transactions. Sur la partie moyenne de la courbe, les échanges ont totalisé 221 millions DH et ont été accompagnés d'une hausse des taux. Cependant, tempèrent les analystes, le marché secondaire demeure dominé par les transactions sur le LT qui ont totalisé 435 millions DH concentrée sur le 15 ans et le 20 ans à des niveaux stables, soit 3,68% et 3,81%. Pour ce qui est des prévisions, compte tenu de l'injection d'un volume 6 milliards par le biais de la pension à 7 jours et de la tombée de 3 Mrds relative à la dette intérieure programmée la semaine prochaine, la réserve monétaire obligatoire devrait trouver l'équilibre et basculer en territoire positif. Le marché de taux devrait retrouver une activité progressive compte tenu du probable retour au calme sur le marché monétaire.