Abdellatif, ressortissant marocain en France a promis monts et merveilles à une mineure, Aziza. Tout une stratagème pour la violer. Il a été condamné à deux ans de prison. La Chambre criminelle près la Cour d'appel de Beni Mellal. Abdellatif était au box des accusés, poursuivi pour détournement d'une mineure, viol et attentat à la pudeur. Près de lui se tenait sa victime, Aziza, âgée de seize ans, qui a quitté, par la suite, la salle d'audience sur ordre du président de la cour. Elle devait attendre au dehors jusqu'à la fin des interrogatoires du mis en cause. Ce dernier a rejeté en bloc les charges retenues contre lui. Il a expliqué à la cour que Aziza était sa copine depuis quelques semaines. Quand il l'a croisée la première fois dans la rue et lui a proposé d'entretenir une relation, elle n'a pas refusé. Elle était pleine de joie de faire sa connaissance notamment quand il lui a confié qu'il est un ressortissant marocain en France. Abdellatif, âgé de trente-deux ans, n'a pas nié avoir des relations sexuelles avec elle. Seulement, affirme-t-il aux magistrats qu'elle l'a accompagné chez lui à la région de Taghbaloute, à K'siba, de son plein gré. «je ne l'ai jamais obligée à partager avec moi le même lit», explique-t-il à la cour. Appelé à la barre, accompagnée de sa mère, Aziza a révélé aux magistrats une autre version des faits. Elle a reconnu avoir été croisée la première fois par Abdellatif qui s'est présenté devant elle et l'a sollicitée à entretenir une relation avec elle. D'un mot à l'autre, elle lui a cédé et l'a accompagné vers un café de Beni Mellal. Là, il lui a expliqué qu'il est ressortissant marocain en France, qu'il est venu pour chercher une fille pour le mariage et qu'il quittera la mère-patrie un mois et demi plus tard. Aziza a ajouté à la cour qu'Abdellatif a commencé à l'emmener dans des restaurants et des cinémas à bord de sa voiture. Il ne cessait à lui promettre le mariage et l'emmener avec lui en France prochainement. Il suffit qu'ils se marient et préparent les documents nécessaires pour avoir son passeport et le visa, lui explique-t-il d'une fois à l'autre. De fil en aiguille, il est arrivé à la convaincre à faire l'amour avec lui, à la salle de cinéma et dans des lieux plus ou moins déserts. «Si tu m'aimes, tu dois me confier ton corps», lui dit-il à maintes reprises. Elle refusait, affirme-t-elle à la cour. Une semaine avant son retour en France, il lui a demandé de l'accompagner pour passer quelque moment dans son appartement à Taghbalout. Une fois acceptée, il n'a pas tardé une seconde pour l'emmener à bord de sa voiture jusqu'à sa destination. En entrant, Aziza est surprise par les bouteilles de whisky et des bières qui sont servies sur une table. Abdellatif lui a expliqué qu'il se contente de temps en temps de boire quelques verres qui n'arrivent pas à faire tourner les têtes comme des sourds. Mais, ils laissent la personne très gaie. « Pourquoi ne pas faire une expérience ? », lui demande-t-il. Aziza a hésité au départ, mais Abdellatif est arrivé à la convaincre. Et elle a ingurgité un premier verre, puis un deuxième pour continuer à boire jusqu'au point où elle a perdu les pédales. Aussitôt, Abdellatif l'a saisie entre ses bras et l'a emmenée vers la chambre à coucher pour la violer. Elle ne s'est réveillée de son profond sommeil que le lendemain matin. Quand elle a remarqué son état lamentable, elle a fondu en larmes. Abdellatif lui a assurée qu'il ne la trahirait pas, qu'il ne l'abandonnera pas, qu'il tiendra sa promesse. Seulement, lorsqu'elle a raconté son histoire à sa mère, cette dernière l'a conduite vers le commandement de la gendarmerie royale pour déposer plainte. Ces déclarations ont été qualifiées de mensongères par la défense d'Abdellatif qui a réclamé l'acquittement de son client. Quant au représentant du ministère public, il a requis la peine maximale. En revanche, la cour a tranché en condamnant Abdellatif à deux ans de prison ferme. Un verdict qui semble clément.