Le Maroc a remis hier, mercredi 11 avril, au SG de l'ONU le texte du projet d'autonomie pour les provinces du Sud. Sur le plan interne, le Premier ministre Driss Jettou poursuit ses rencontres d'informations sur l'initiative. Deux fronts pour une seule cause : une autonomie élargie pour les provinces du sud dans le cadre de la souveraineté marocaine. A l'échelle internationale, et après une campagne diplomatique grandeur nature auprès des principales capitales du monde, le Maroc a remis hier, mercredi, au SG de l'ONU, Ban Ki-moon, le texte du projet d'autonomie qu'il propose pour les provinces sahariennes. Après un report d'une journée, pour des raisons de calendrier, le représentant permanent du Royaume auprès des Nations Unies, Mostafa Sahel, a finalement présenté au responsable onusien le texte de cette initiative pour la négociation d'un statut d'autonomie au Sahara. A l'échelle interne, et sur instructions royales, le Premier ministre Driss Jettou a entamé, lundi dernier, un processus de consultations avec les responsables des différentes institutions constitutionnelles pour les informer de la teneur de l'offre marocaine. Ce processus, qui s'inscrit dans l'approche démocratique qui a présidé dès le départ à l'élaboration du projet, a donné la primeur aux parlementaires. Le Premier ministre, accompagné de Mohamed Moatassim, conseiller de SM le Roi, et Chakib Benmoussa, ministre de l'Intérieur, a tenu, le 9 avril à Rabat, une réunion avec les présidents des chambres des représentants et des conseillers, respectivement Abdelouahed Radi et Mostafa Oukacha. Conformément au vœu de SM le Roi, qui tient à ce que les représentants de la Nation soient mis au courant du contenu et du processus de mise en œuvre de l'initiative marocaine, il a été convenu de tenir une réunion conjointe des commissions de l'Intérieur et des Affaires étrangères de chaque Chambre, séparément, avec les ministres de l'Intérieur et des Affaires étrangères et de la Coopération. Objectif : briefer les élus du peuple sur la proposition marocaine et sur les derniers développements qu'a connus la première cause nationale. Hier, une séance de travail a réuni au Parlement les membres des deux commissions pour décider du calendrier des prochaines réunions et réfléchir sur les moyens de réactiver la diplomatie parlementaire auprès des institutions étrangères, dont le Parlement européen, afin de les convaincre du bien-fondé de la proposition marocaine. Mardi 10 avril, une autre réunion d'information s'est déroulée, au Cabinet royal à Rabat, entre la Primature et les dirigeants des partis politiques, majorité gouvernementale et opposition confondues, ainsi que ceux non représentés au Parlement. Lors de cette réunion, les chefs de partis ont été unanimes à souligner la pertinence de l'initiative marocaine. «Le Maroc a fait cet effort pour régler le problème et s'orienter vers l'édification maghrébine. C'est une idée très intéressante qu'il met sur la table, elle sera sans doute prise en considération par le Conseil de sécurité», a indiqué un leader du parti, à l'issue de la réunion. «Ce qui est désolant, c'est que l'Algérie a refusé cette idée sans en connaître la teneur», a regretté un autre. Il a ajouté que «tout peut être discuté dans ce projet, à part évidemment la question de la souveraineté du Royaume sur ses provinces sahariennes». Après les partis politiques, une autre réunion s'est tenue, dans l'après-midi de la même journée, avec le président du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS), Khalli Henna Ould Errachid, avec son SG et les membres de son bureau et les présidents de ses commissions. «Cette initiative est courageuse, elle constitue une plate-forme constructive pour des négociations responsables en vue de parvenir à une solution politique consensuelle et définitive». Le propos est des responsables du CORCAS, lequel représente les deux tiers des Sahraouis. Le plan d'autonomie a déjà l'appui, - et il est massif -, des premiers concernés.