Le sultanat d'Oman a annoncé hier, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, son soutien au projet d'autonomie dans les provinces du Sud. «L'initiative de SM le Roi Mohammed VI d'accorder une autonomie au Sahara vise à assurer la paix et la stabilité dans la région du Maghreb». C'est ce qu'a déclaré, hier à Mascate, le ministre omanais des Affaires étrangères, Youssef Ben Abdellah Ben Alaoui, à l'issue d'une rencontre avec son homologue Mohamed Benaïssa. Le projet d'autonomie, que le Maroc compte présenter en avril prochain au Conseil de sécurité, est en mesure «d'ouvrir de grandes perspectives de coopération entre les pays du Maghreb», a ajouté le responsable omanais, qui a exprimé par la même occasion la volonté de son pays de «soutenir tout effort visant le règlement définitif du problème du Sahara». Pour sa part, le ministre Benaïssa a rappelé avoir remis au Sultan d'Oman, SM Qabous Ibn Saïd, un message du Souverain Mohammed VI portant sur les grandes lignes de l'initiative royale d'accorder une autonomie aux provinces du sud. En se disant favorable à l'offre marocaine, le ministre omanais des AE a indiqué que cette initiative «va recueillir un large appui de la part de la communauté internationale», lorsque le Royaume soumettra, courant avril, sa proposition à l'approbation du Conseil de sécurité. Le sultanat d'Oman fait partie des dernières étapes d'une tournée effectuée par les émissaires de SM le Roi dans différents pays depuis le mois de février dernier, en particulier les pays membres du Conseil de sécurité, pour expliquer la proposition d'octroyer aux provinces du Sud une autonomie élargie, dans le cadre de la souveraineté nationale. Accueillie avec «un grand intérêt» par les pays membres permanents du Conseil de sécurité, cette proposition a par la suite recueilli un soutien clair et massif auprès des pays d'Afrique, d'Amérique latine, sans oublier une large adhésion des pays arabes. Cet intérêt remarqué n'a d'égal que le bien-fondé d'une initiative qui a été le fruit d'un large processus de concertations sur le plan interne, avec l'ensemble des partis politiques nationaux et le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), lequel représente les deux tiers des Sahraouis. Elle s'inscrit ainsi dans une démarche démocratique, d'autant plus qu'elle permettra aux habitants des provinces du Sud de gérer leurs affaires par eux-mêmes. Sur le plan régional, cette initiative porte la possibilité d'une sortie de crise appelée des vœux de toute la communauté internationale. Elle représente, par ailleurs, une porte d'entrée pour le projet maghrébin, sans oublier que cette mesure est en passe d'impacter le droit administratif dans plusieurs pays d'Afrique. La campagne diplomatique menée par le Royaume dans les quatre coins du globe a permis à plusieurs pays de saisir les enjeux d'une offre qualifiée de «constructive» et de «positive». Elle est, par ailleurs, la seule alternative au conflit artificiel, créé de toutes pièces, autour des provinces du sud.