L'Arabie Saoudite, pays hôte du 19ème Sommet de la Ligue arabe, espère ressusciter le plan de paix pour le Proche-Orient et pouvoir ainsi s'imposer comme la principale puissance arabe. A Riyad, la capitale saoudienne, ont débuté, mercredi 28 mars, les travaux du 19ème Sommet de la Ligue arabe. Ce Sommet qui réunit pendant deux jours plusieurs chefs d'Etat et de gouvernement devra en principe relancer le plan de paix arabe pour le Proche-Orient. Quatre chefs d'Etat (Maroc, Oman, Somalie, Tunisie) sont absents et ont mandaté des représentants. La Libye a boycotté la rencontre. L'ouverture du Sommet, à laquelle assistait SAR le Prince Moulay Rachid en tant que représentant de SM le Roi Mohammed VI, a été marquée par l'intervention du Souverain saoudien. «Il est devenu nécessaire de mettre un terme le plus tôt possible à l'injuste blocus imposé au peuple palestinien», a déclaré le Roi Abdallah Ibn Abdelaziz. L'Arabie Saoudite a dernièrement intensifié son activité diplomatique afin de parvenir à une levée des sanctions imposées à l'autorité palestinienne. D'ailleurs, l'accord, qui a permis la formation d'un gouvernement d'union palestinien comprenant des membres et du Hamas et du Fatah, a été forgé à La Mecque. Ce Sommet constitue donc le couronnement des efforts déployés par le royaume saoudien car il invite la Ligue arabe à réaffirmer son attachement à une initiative lancée il y a cinq ans par le Roi Abdallah, alors Prince héritier, et adoptée en mars 2002 lors du Sommet de Beyrouth. Ce plan de paix prévoit la reconnaissance d'Israël par les pays arabes en échange d'un retour de l'Etat hébreu aux frontières de 1967, de la création d'un Etat palestinien et du règlement de la question des réfugiés palestiniens. Le plan évoque la nécessité de parvenir à une solution équitable du problème des réfugiés palestiniens, conformément à la résolution 194 de l'ONU et exprime le refus de toutes les formes d'implantation définitive des Palestiniens. La relance de ce plan par le sommet de Riyad pourrait avoir pour conséquence de renvoyer la balle dans le camp israélien. Dans une interview publiée mercredi par le quotidien britannique "Daily Telegraph", le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, affirme que cette offre constitue la dernière chance d'Israël. Si l'Etat hébreu rejette ce plan, «cela signifie qu'il ne veut pas de la paix et qu'il s'en remet au destin», a-t-il déclaré. La relance du processus de paix avec Israël, le soutien au nouveau gouvernement palestinien d'union, mais aussi l'appel à une réconciliation en Irak domineront le Sommet. Dans son discours, le Roi Abdallah a dénoncé « l'occupation étrangère illégitime » de l'Irak. Il a accusé « des forces étrangères à la région » de vouloir dessiner l'avenir du Moyen-Orient. Dans le passé, les dirigeants saoudiens avaient critiqué la politique américaine en Irak, affirmant qu'elle avait fait le jeu de l'Iran voisin et permis à la République islamique d'étendre son influence dans la région. Mais ils n'avaient jamais qualifié d'"illégitime" la présence militaire américaine dans ce pays. «La première chose pour les Arabes est de rétablir la confiance en nous-mêmes et entre nous, qui entraînera la crédibilité et l'espoir», a-t-il conclu. Amr Moussa invite Israël à accepter le plan saoudien Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, a exhorté mercredi les autorités israéliennes à accepter le plan de paix de 2002, que les Etats membres de la Ligue s'apprêtent à relancer, plutôt qu'à réclamer des ajustements. «La réponse des Israéliens a été une demande d'amendement (de ce plan). Nous leur disons de l'accepter d'abord », a-t-il déclaré devant les chefs d'Etat et de gouvernement de l'organisation réunis pour deux jours en Sommet à Riyad. «Nous sommes à un carrefour : soit nous prenons la direction d'une paix réelle, soit celle de l'escalade», a ajouté le diplomate égyptien.