Tanger. Le vernissage de l'exposition des œuvres de Khalil El Ghrib a eu lieu, récemment, à la galerie Delacroix. Cette manifestation s'est déroulée dans le cadre de la onzième édition du Salon international du livre. La galerie Delacroix a abrité, mercredi 28 février 2007, le vernissage de l'exposition des œuvres de Khalil El Ghrib qui a constitué une occasion propice pour le public tangérois de découvrir le style original d'un artiste «atypique». «Ce sont des œuvres faites de matériaux pauvres et vieux : du pain, du carton, du bois, des clous rouillés et des ficelles», a déclaré à ALM l'artiste Khalil El Ghrib qui se définit comme un collectionneur assoiffé qui «ramasse ce qu'il trouve pour en faire la matière» de ses œuvres. Il laisse se décomposer les objets glanés dans les rues et au bord de la mer. «Pour accélérer la décomposition des matières organiques, j'y ajoute des acides et de cette décomposition renaît une beauté, une autre vie, ce qui explique qu'après la mort, il y a une autre vie», précise l'artiste avec simplicité. Né à Asilah en 1948, Khalil El Ghrib a commencé à s'adonner au dessin dès son enfance et à 16 ans, il participe à sa première exposition collective et commence alors à forger son propre style. Pour cet artiste, le choix des œuvres éphémères «est une chose voulue». Quand il est en vacances à Asilah, Khalil El Ghrib se rend régulièrement au bord de la mer pour ramasser les objets rejetés par les vagues. Pour lui, c'est un don providentiel qu'il utilise pour la création de ses œuvres. «Ma source d'inspiration demeure ma ville natale», confie-t-il. L'artiste qui s'est imposé sur la scène internationale, ne vit pas de sa créativité, puisqu'il ne signe pas et ne vend pas ses œuvres. Khalil El Ghrib ne veut pas entrer dans la logique du marché. Il vit de son métier de professeur au collège Ibn Al Abbar à Tanger. Avec générosité, il fait don de ses œuvres chaque fois qu'il prend part à des expositions individuelles ou collectives.