Le groupe espagnol Fadesa pèse plusieurs milliards de dirhams dans le Plan Azur. Zoom sur ses projets et ses réalisations. Le projet Mediterrania-Saïdia que réalise le groupe Fadesa qui vient d'être cédé par son président Manuel Jove Capellan à la Société Martin s.a. dirigée par l'ex-président du Club Real Madrid, Fernando martin pour plus de 4 milliards d'euros est bien avancé sur le plan immobilier tant au niveau de la construction qu'à celui des ventes effectives. Il fallait bien s'y attendre, le groupe Fadesa est considéré comme l'un des principaux promoteurs immobiliers d'Espagne. Le gouvernement marocain a bien fait de traiter avec lui car les chaînes et les groupes hôteliers n'ont pas nécessairement l'expérience du développement urbain des grandes espaces dédiés au tourisme. Par ailleurs, le nom de Fadesa est bien connu au Maroc. Il possède un large patrimoine foncier : Trois complexes dans la région de Tétouan, composés de "Tamouda B" où deux projets seront réalisés sur une superficie, en 2 lots, de 145 et 80 hectares, réservés pratiquement à 2100 logements résidentiels et un nombre non précisé de villas ainsi qu'un petit hôtel de 160 chambres. Bien entendu, il y a toujours la référence au golf et à l'animation. Le troisième complexe dénommé "Al Cudia Smir" présente des caractéristiques similaires, de l'immobilier, un espace loisir et un hôtel. Fadesa au Maroc ne possède pas que cela. Elle réalise sur 700 hectares et 7 kilomètres de front de mer "Méditerrania-Saïdia" citée plus haut. Toujours le même scénario : beaucoup d'immobilier et très peu d'espace hôtelier. Elle réalise d'autre part à Tanger le projet city center avec 850 logements, 2 hôtels totalisant 500 chambres seulement et des bâtiments de bureaux (10 000 m2) et un centre commercial et de loisirs. Pour compléter le tableau, il faut citer les deux complexes résidentiels promotionnels de Rabat et Agadir qui tournent autour de 3000 logements pratiquement terminés à ce jour. L'hôtel Barcelo de Casablanca ouvert en mars dernier appartient également au groupe Fadessa qui projette de réaliser à Marrakech, entre autres, sur une superficie de 174 hectares plus de 1400 appartements et près de 1300 villas ainsi que quelques hôtels. Pour finir, il y a le complexe résidentiel et touristique haut de gamme de Kabila à quelques kilomètres de Fnideq pour plus de 2000 logements et près de 2000 villas sur une superficie de 55 hectares ayant un front de mer de plus d'un kilomètre . La non publication des conventions passées avec Fadesa est handicapante et réduit à ce titre l'analyse complète des données objectives. La masse considérable de logements construits sur des zones côtières vierges pose par ailleurs un problème sérieux prévu par la Loi 12-03 du 12 mai 2003. Il s'agit des impacts négatifs possibles sur le milieu biophysique et humain, que peuvent provoquer des projets de ce genre sur l'environnement. A première vue, Fadesa n'a pas publié d'étude qui aurait été faite en réponse à ces craintes légitimes. Si le lecteur souhaite faire des calculs, il pourra facilement s'apercevoir que ce groupe espagnol qui a une durée de vie de 20 ans et qui ne s'est implanté au Maroc qu'en l'an de grâce 2000 doit enregistrer des profits colossaux. Qu'est-ce à dire sinon que les entreprises marocaines dont certaines sont aussi performantes que Fadesa, n'ont pas su être suffisamment convaincantes pour mériter la confiance du gouvernement ? Peut-être aussi que la question se pose de savoir si, comme le dit l'adage bien connu, "nul n'est prophète dans son propre pays", les entreprises étrangères n'exercent pas sur nous tout naturellement plus d'attraits. Dans tous les cas, il faut admettre que nous sommes bien loin de leur savoir-faire en matière de lobbying et de relations publiques. Affaire à suivre.