L'Association de défense des séquestrés à Tindouf (ADESETI) a établi une liste des tortionnaires du Polisario. Son président Yahia Alamine vient de saisir les organisations internationales. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Vous venez de dresser une nouvelle liste des tortionnaires du Polisario et une autre liste des Sahraouis décédés sous la torture à Tindouf. Comment avez-vous procédé pour les élaborer ? Yahia Alamine : Nous avons effectivement établi une nouvelle liste détaillée contenant les noms des tortionnaires du Polisario et des renseignements exhaustifs sur leur identité et sur les postes qu'ils occupent au sein de cette bande de séparatistes et même les noms des tribus dont ils sont originaires. Il s'agit au total d'une quarantaine de personnes issues dans leur majorité des tribus des R'guibat et de la tribu Tekna. Nous nous sommes basés également sur des données et informations recoupées émanant de certains membres du Polisario qui ne partagent pas les thèses de ce dernier et souhaitent qu'une solution urgente soit trouvée à ce conflit qui dure depuis plus de trente ans. Nous avons également dressé une autre liste des victimes de la torture perpétrée par les séparatistes. Ce sont 71 Sahraouis qui sont décédés sous la torture dans les geôles du Polisario. Et ce n'est pas tout, d'autres victimes des tortures souffrent actuellement de troubles mentaux entre autres séquelles qu'elles gardent de leur séjour à Tindouf. Nous avons établi une nouvelle liste contenant près d'une quarantaine de victimes. Des ONG des droits de l'Homme en Espagne disent être prêtes à appuyer les plaintes des victimes du Polisario devant les juridictions espagnoles et internationales. Est-ce qu'une telle issue est à l'ordre du jour de votre association ? L'objectif de notre travail est d'attirer l'attention de la communauté internationale sur la situation catastrophique que vivent les séquestrés dans les camps de Tindouf et sur les violations flagrantes des droits de l'Homme. Nous avons envoyé les trois listes précitées à plusieurs organisations mondiales dont la Fédération internationale des droits de l'Homme et le Haut commissariat des Nations Unis pour les réfugiés. Nous leur avons demandé d'user de leur influence pour mettre un terme à ces violations et régler le problème des familles séparées à cause du conflit et, d'une manière générale, de trouver une solution urgente et définitive à ces drames. Ces instances ont répondu à nos lettres pour demander des informations supplémentaires avant d'entamer toute procédure en faveur des catégories de victimes que défend notre association. Votre ONG est établie en Suède. Quelles sont ses principales activités ? Nous sommes effectivement installés en Suède et nous avons une antenne à Laâyoune. Au niveau international, nous menons des activités de sensibilisation sur le dossier du Sahara et nous y sommes justement aidés par le fait que notre siège se trouve en Suède. Nous organisons des rencontres et conférences sur l'expérience de l'Instance Equité et Réconciliation (IER). Nous dénonçons lors de nos conférences les pratiques inhumaines exercées contre les Sahraouis retenus contre leur gré à Tindouf, dans le Sud-Ouest algérien et nous relayons leur souffrances. Nous avons déjà réalisé ce genre d'actions, entre autres, à Stockholm, à Madrid, à Amsterdam, à Londres et en Belgique.