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Les livres de la semaine
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 01 - 01 - 2004

Vous ne le saviez peut-être pas mais Jacques Brel avait entretenu, dans les années 60, une intime relation avec le Maroc. Voilà de quoi mettre l'eau à la bouche des nostalgiques d'une époque. Quant à Sidi Zine el-Abidine, celui-ci aurait dû demander conseil à Arthur Schopenhauer, ça lui aurait raccourci le chemin et il aurait même pu aspirer à avoir son propre harem…
« Brel au Maroc », les traces d'une étoile
Voir Brel et mourir, est-on tenté de dire. À se référer à « Brel au Maroc », l'on découvre que l'on n'est pas le seul à avoir eu cette réflexion. Ce Belge, passionné qu'il était, a nourri bien des passions. Ce livre est en fait une sorte de recueil de témoignages, qui regorge de formules rivalisant de sens et de significations. À telle enseigne que l'on se rend compte, si besoin en est, que le mythe « Jacques Brel » est bel et bien ce qu'il est. L'ouvrage est, en soi, une reconnaissance collective du bien que ce monsieur a signé, à plusieurs échelles et à bien des générations. « Brel au Maroc » est à la fois le témoignage du passage de Brel au Maroc, des traces qu'il a laissées et qu'il continue dans l'imaginaire des Marocains. L'ouvrage est également la contribution d'artistes et de chercheurs marocains à la compréhension de l'œuvre de Jacques Brel. « Les mots, leurs choix, agencements et architectures, ici comme dans la quasi-totalité des chansons de Brel, sont destinés à être traduits par des images plastiques. Presque toutes les chansons de Brel sont sous-tendues par une puissante théâtralité : encore faut-il avoir à l'esprit le sens investi dans ce concept, au début du XXe siècle, par ses inventeurs pour qui le théâtre se situe, au-delà du texte dialogué, de l'ingéniosité des stratégies, par lesquelles se noue et se dénoue une intrigue… », dira Ahmed Badry. En feuilletant « Brel au Maroc », l'on découvre que notre ami Jacques a laissé des traces indélébiles dans le Royaume. Des traces dont l'omniprésence a désormais été scellée à jamais. Ainsi, sans l'être, le Maroc est présent dans sa discographie, à travers « La valse à mille temps » pour ne citer que cet exemple appuyé par un témoignage non des moindres, celui de François Aubert, arrangeur et ami de Jacques Brel. Cette chanson a en effet été composée au Maroc, vers le début des années soixante, sur le trajet reliant Tanger à Rabat. Jacques Brel a d'ailleurs séjourné à plusieurs reprises au Maroc. Selon Ali Hassan, il a chanté aux Arènes de Casablanca en 1956; au cinéma de l'Agdal en 1959, en 1964 lors d'une tournée dans plusieurs villes du Maroc et pour faire ses adieux à la scène en 1966. Il aurait même été tenté d'élire domicile au Maroc, au fin fond du désert.
« Lalla Zina, fille du sultan, et sidi Zine el-Abidine », le conte des deux fées
« … Six années passèrent et le roi ne réussit toujours pas à donner un prince à son peuple. Un soir, en attendant son mari pour le souper, la première reine s'était assoupie dans son lit, après la dernière prière du soir où elle demanda encore au Seigneur d'exaucer le vœu du roi en lui donnant un héritier. Elle vit, alors, dans son sommeil agité, un oiseau blanc se poser légèrement sur son ventre : Dieu a entendu votre prière et veut vous donner un enfant. Mais, auparavant, vous devez faire le choix entre un prince qui sera un mauvais monarque et fera le malheur de son peuple et une princesse qui vous causera beaucoup de chagrin, mais sera, plus tard, une bonne souveraine pour ses sujets. Je vous laisse donc réfléchir, vous me donnerez une réponse demain, dit-il avant de s'envoler. » Le ton est donné dès les premiers alphabets de « Lalla Zina, fille du sultan, et sidi Zine el-Abidine ». On devine aisément que c'est un conte que l'on a entre les mains. Un conte que les jeunes « pagivores » dévoreront avec hâte, les enjeux, classiques, étant déterminés à l'avance et l'on décèle le genre de scénarios qui ont fait rêver plus d'un enfant. Les règles de rigueur adoptées dans un pareil concept ne font pas défaut. La fameuse formule « Il était une fois », suivie de la tournure « un roi qui avait tout pour être heureux » qui s'impose, constituent les premiers pas à franchir dans ce conte écrit par Ouardia Bennis et illustré par Carole Gourrat.
Au fil des pages, Lalla Zina allait voir le jour, ce n'est une surprise pour personne, sinon les auteurs auraient opté pour un titre autre. L'histoire se déploiera allégrement jusqu'à l'apparition de sidi Zine el-Abidine. Les intrigues ne manqueront pas de s'immiscer entre les lignes, sinon on ne voit pas l'utilité du qualificatif de conte que le livre endosse.
« Il était une fois, la fille d'un riche sultan qui faisait toujours un seul et même cauchemar : un horrible chien noir venait la demander en mariage. La nuit de son quinzième anniversaire, il vint la chercher pour de vrai. Mais qui est ce chien ? Quel est son secret ? », en voilà une adolescence qui commence bien…
« L'Art d'avoir toujours raison», de l'art de persuader
Est-ce vraiment possible ? Sans avoir à croire l'auteur à tout prix, les scènes de la vie nous mettent parfois aux prises avec des gens qui ont cette qualité, plutôt ce « pouvoir ».
Le livre repose sur 38 ficelles, tours et autres passes pour garder raison à tout prix en ayant objectivement tort ou comment terrasser son adversaire en étant de plus mauvaise foi que lui. Un court traité à l'usage de quiconque croit sincèrement aux dividendes de la pensée. « L'Art d'avoir toujours raison » est une œuvre à part, signée Arthur Schopenhauer et traduite par Dominique Miermont. Rédigé à Berlin en 1830-31, ce traité fut publié pour la première fois en 1864. Il est suivi dans la présente édition d'une postface de Franco Volpi
Simple technique de controverse ou méthode rigoureuse de recherche de la vérité ? Au moment où Hegel achève de construire l'un des plus beaux systèmes philosophiques, tout entier dédié à l'étude de la dialectique en tant que structure de la pensée et de la réalité, Schopenhauer, dans ses cours (non publiés) de l'université de Berlin, ramène cette dernière à peu de choses : trente-huit stratagèmes pour terrasser tout contradicteur, que l'on ait raison ou tort. Pure "escrime intellectuelle", "organe" de la perversité naturelle de l'homme, outil de la déloyauté dans la dispute… On a pu reprocher à Schopenhauer ses lectures par trop réductrices d'Aristote, ou de Kant. Le très intelligent essai de Franco Volpi, qui suit le texte du philosophe allemand (pour ne pas lui donner tort ?), nous décrit avec une efficacité rare les raisons de ces reproches. Mais par-delà le débat philosophique sur le statut de la logique dans la recherche de la vérité, par-delà les querelles des différentes écoles (Aristote/Platon, Kant/Hegel…), qui nous sont résumées ici avec précision, Volpi nous invite à d'autres conclusions. Aux trente-huit stratagèmes succède un Supplément aux premières pages, immédiatement suivi d'un Second supplément, que pressent des Notes sur les premières pages, puis des Notes sur les pages 11 et 12, un nouveau Supplément à la page 11, et enfin une Note sur la page 70… Où chercher la raison de cette impossibilité à conclure ? L'art d'avoir toujours raison manquerait-il donc d'assurance ? Par-delà l'inscription de la raison dans ses formes savantes, de quoi Schopenhauer veut-il tant nous rendre les témoins ? De la condition de l'homme moderne, tout simplement. La possibilité qui nous est offerte d'avoir toujours raison est tout de même moins celle de pouvoir parler pour ne rien dire, que celle d'entraîner la parole à masquer la pensée. Non pas la philosophie, mais le versant de l'aveu. Localiser le site de l'existence humaine. Qu'il y ait toujours à dire et si peu, et que ce dire soit toujours en excédent ou en reste de ce qu'il vise, "…ça qu'est bien avec les mots", comme l'écrira bien plus tard Beckett.
« Le harem européen »,
rebelote
Fatema Merinissi nous revient avec un nouveau livre qui confirme, pour de bon cette fois-ci, sa vocation de « haremologue ». Sinon, celle de « haremophobe », ou « haremophile », qui sait ?. Et pour cause ! Cet essai met explicitement le sérail en exergue dans son intitulé, à l'image d'autres œuvres de l'auteur. De là à se retrouver tenté de déceler, quelque part, une certaine obsession par le concept en lui-même. Sauf que cette fois-ci, il se s'agira plus de harem avec des Keltoum, Chama ou autre Lalla Mani. L'auteur jette plutôt un regard sur le gynécée… sur toile. « Le harem existe bien chez nos voisins de la rive Nord de la Méditerranée ! Mais ces malins d'Européens le créent et le consomment… en peinture, uniquement ! »


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