Le mandat de la Minurso expire le 31 janvier 2004 alors que l'Algérie devient membre du Conseil de sécurité dès le 1er janvier 2004. Malgré l'isolement dont souffre l'Algérie depuis quelque temps, le Maroc doit se préparer à une rude bataille diplomatique. L'année 2004 sera d'une extrême importance pour le Maroc, concernant son intégrité territoriale. En effet, le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) prendra fin le 31 janvier 2004. C'est ce qu'a été décidé le Conseil de sécurité de l'ONU, le 28 octobre dernier, par sa résolution 1513 (2003). Comme à l'accoutumée, avant l'expiration de ce délai, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, remettra aux membres du Conseil de sécurité un rapport sur la situation sur le terrain. Le mandat de la Minurso sera-t-il prorogé une énième fois? Impossible de spéculer. Il est difficile de savoir ce que le secrétaire général pourra avancer dans son rapport. Son envoyé personnel, James Baker n'a procédé à aucune tournée dans la région. C'est à se demander s'il est toujours chargé de l'affaire du Sahara. Son parti-pris pour la cause des séparatistes du polisario, appuyés par le régime militaire algérien, a été tellement flagrant qu'il a fini par le discréditer aux yeux de l'opinion internationale. En témoigne la campagne menée l'été dernier par l'Algérie, l'Espagne et les Etats-Unis pour imposer au Maroc) le plan de paix, dans sa troisième version, préparée par James Baker. Sans le soutien inconditionnel de la France, le Maroc risquait le pire. Mais si cette première bataille a été remportée grâce à une diplomatie marocaine active et intelligente, menée par le Souverain personnellement, les choses ne vont pas être de tout repos cette année 2004. En effet, dès le 1er janvier 2004 l'Algérie siègera au Conseil de sécurité de l'ONU. Il est tout à fait aisé d'imaginer le rôle que pourra jouer l'ambassadeur algérien auprès de l'ONU dans cette affaire. Les relations maroco-algériennes sont des plus tendues, surtout depuis le fiasco du sommet de l'UMA, boycotté par trois chefs d'Etat: SM Mohammed VI, le colonel Kadhafi et le président Ould Tayaâ. A ce titre, rappelons que la présidence de l'UMA est entre les mains de la Libye. Les relations algéro-libyennes sont également au plus bas. Le colonel Kadhafi est qualifié de "traître" par la presse algérienne, après son revirement au sujet de l'affaire du Sahara. Même si elle n'a qu'une valeur symbolique, la présidence de l'UMA détenue par Kadhafi tendra à renforcer l'isolement diplomatique dont fait l'objet aujourd'hui le régime algérien. L'éventuelle implication des services secrets algériens dans la tentative de coup d'Etat en Mauritanie a fini par donner le coup de grâce à la posture algérienne, déjà titubante, au sein de l'UMA. Malgré tout cela, et en dépit de l'aggravation de la crise interne, l'Algérie va tenter, encore une fois, de brouiller les cartes pour gagner du temps et retarder le dénouement de ce conflit artificiel. La diplomatie algérienne est totalement focalisée sur l'affaire du Sahara. Les contrats pétroliers avec les firmes étrangères sont utilisés comme moyen de pression en faveur des séparatistes. En témoigne le rapprochement inopiné entre l'Espagne et l'Algérie, une amitié qui s'est consolidée depuis quelques mois. Reste à savoir si les choses vont se poursuivre de la sorte. Sachant que le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, n'a plus que quelques semaines au pouvoir, il est légitime d'espérer un retour à la raison de la diplomatie espagnole. Même si le pouvoir demeure entre les mains du Parti Populaire d'Aznar, il est fort probable que les autorités espagnoles entament une nouvelle page avec le Maroc. A noter que les relations entre l'Algérie et la France sont également assez tendues. Le président Bouteflika ayant refusé officiellement l'intermédiation de la France dans l'affaire du Sahara. En somme, force est de constater que l'Algérie risque un parfait isolement en 2004. L'entêtement de ses dirigeants et leur obsession à vouloir annexer, coûte que coûte, les provinces sahariennes du Maroc finiront par signer l'arrêt de mort d'un régime dictatorial en mal de légitimité. Celle-ci a été continuellement puisée, et depuis les lendemains de l'indépendance algérienne, dans l'inimitié au Maroc et à sa monarchie. Or, c'est ce même Maroc et cette même monarchie qui ont offert leur territoire et leurs vies à la résistance algérienne.