L'appel d'offres international pour la privatisation de la Comanav sera lancé le 22 janvier. Ce léger décalage par rapport à la date initialement fixée devrait permettre à la BMCE Bank de prendre sa décision définitive. L'appel d'offres pour la privatisation de la Comanav va être lancé le lundi 22 janvier. L'opération, qui était initialement programmée pour le 16 de ce mois, a été décalée pour des raisons techniques et juridiques. Lors de sa dernière réunion, le 9 janvier 2007, le comité de pilotage a arrêté les derniers détails de cette opération d'envergure à laquelle sont attentives de grandes majors comme CMA-CGM, seules à s'être ouvertement prononcées jusque-là. Outre l'opérateur français, l'italien (Grimaldi) et l'espagnol Transmed sont également intéressés. La diversification des activités de la Comanav, devenue au terme de la réforme portuaire un acteur majeur dans les opérations portuaires via la Somaport, rend l'opération attrayante. Selon des informations concordantes, l'un des actionnaires, à savoir la BMCE Bank, informé mais non consulté pour le prix minimum de la Comanav, fixé rappelons-le à 2,2 milliards de dirhams par la commission d'évaluation, souhaite un délai pour se prononcer. En d'autres termes, cette prorogation donne à la banque du temps pour clarifier sa position en ce qui concerne le schéma de privatisation et la valorisation. Deux options sont possibles : soit la BMCE décide de se séparer de ses parts, (23,62%) dans la compagnie, via Finances.Com, quitte à y revenir par la suite aux côtés d'un opérateur de la place sous forme de consortium. Dans ce cas, ce sont 100% du capital de la compagnie qui seront cédés. Deuxième éventualité : la BMCE Bank garde ses actions, laissant à l'Etat et à la CDG le soin de placer leurs parts, évaluées à 76% du capital de la Comanav. A noter que le capital public est constitué de la part de l'Etat (44,5%), de celle de la CDG via Fipar Holding (23,43%), de l'OCP (7,7%) et de l'OCE (0,66%). Dans les milieux maritimes, le second scénario est largement privilégié . Il constituerait un attrait certain pour l'opération : «avoir un banquier dans un tel processus rend les opérations plus fluides et plus attrayantes», indique-t-on. Les raisons de cette stratégie sont nombreuses. Elles sont liées en partie à l'intérêt de la banque marocaine de demeurer présente dans une grande entreprise industrielle. Ce qui n'est pas le cas de la CDG, dont la part est mise en vente en même temps que celle de l'Etat. Au volet social, il convient de noter que les syndicats des gens de mer ont été étroitement associés au dossier bien que ne siégeant pas au conseil d'administration. 60 ans d'activité Le groupe Comanav a fêté ses 60 ans d'acitivité en 2006. Leader national dans le transport de passagers et de marchandises ainsi que dans les opérations portuaires privées, le groupe a développé une expertise certaine dans ces domaines. La Comanav présente aujourd'hui 11 filiales suivant ses pôles d'activité (passagers, fret, manutention portuaire ). En 2006, le groupe opérait avec 16 navires dont 11 en propriété. Le réseau de distribution de la Comanav couvre 10 villes marocaines (12 agences) et une présence à travers les agents dans tous les ports européens desservis.